Les effets des interventions de la Banque centrale

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Les interventions de la Banque centrale consistent principalement à contrôler la masse monétaire. Les effets de ces interventions se font sentir sur l’inflation et sur l’activité économique.

I. Les effets sur l’inflation

1) Monnaie et inflation

L’inflation est l’augmentation générale et durable des prix, ce qui se traduit par une perte du pouvoir d’achat de la monnaie. L’indice des prix à la consommation (IPC) permet de mesurer l’inflation, mais pour l’Insee (­Institut national de la statistique et des études économiques), cette mesure est incomplète car l’inflation ne concerne pas seulement la consommation des ménages.

L’analyse économique établit une relation entre inflation et quantité de ­monnaie en circulation. Dès lors, toute augmentation de la quantité de monnaie entraîne une hausse des prix. Pour certains économistes, l’inflation est un ­phénomène purement monétaire. Pour d’autres économistes, la hausse de la quantité de monnaie entraîne une hausse de la demande sur le marché, ce qui a pour conséquence une hausse des prix car la demande est supérieure à l’offre sur le marché des biens.

2) Taux d’intérêt et inflation

L’inflation a des effets néfastes. Elle implique une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie. Une inflation très élevée (on parle d’hyperinflation lorsque les prix augmentent de plus de 50 % par mois) entraîne un effondrement du système monétaire, plongeant les économies dans la crise. Ces effets de l’inflation nécessitent l’action de la Banque centrale.

Mot clé

Le taux d’intérêt nominal est le taux convenu entre le prêteur et l’­emprunteur. Le taux d’intérêt réel est la différence entre le taux d’intérêt nominal et le taux d’inflation.

Lorsque l’inflation s’accélère, la Banque centrale augmente le taux d’intérêt nominal de telle manière que le taux d’intérêt réel augmente également. La hausse de ce dernier rend le crédit plus coûteux, ce qui tend à inciter les agents économiques à demander moins de crédits et à baisser leurs dépenses. Ainsi, la hausse du taux d’intérêt réel a pour effet une moindre création de monnaie et un retour à l’équilibre sur le marché avec moins d’inflation.

II. Les effets sur l’activité économique

1) Monnaie et activité économique

Mot clé

L’activité économique est définie par la production des biens et services qui vont satisfaire les besoins des agents membres de la société.

La création de monnaie stimule les échanges et favorise la croissance de ­l’activité économique. Inversement, si la création de monnaie est limitée, cela risque de freiner la hausse de la production et la création d’emplois.

En accordant des prêts, et donc en créant de la monnaie scripturale, les banques favorisent le développement de l’activité économique. Cependant, la Banque centrale doit mener une politique monétaire qui favorise cette création de monnaie scripturale.

2) Taux d’intérêt et activité économique

Alors que la hausse du taux d’intérêt vise à limiter l’inflation, la baisse du taux d’intérêt permet à l’inverse de soutenir l’économie. Les agents économiques peuvent financer leur activité à un faible coût : les ménages consomment plus et les entreprises augmentent leurs investissements.

Une politique monétaire accommodante est un ensemble de mesures prises par une Banque centrale consistant à augmenter la masse monétaire et à maintenir des taux d’intérêt faibles afin de soutenir l’économie. Cette politique est le contraire de celle visant à lutter contre l’inflation.

Zoom

L’évolution des taux directeurs de la BCE et de la Fed

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Lors de la crise financière de 2007-2008, la Banque centrale des États-Unis (Federal Reserve System ou Fed) a baissé son taux d’intérêt directeur plus rapidement – dès 2007 – que la BCE – fin 2008.

Cela s’explique par les objectifs des deux banques centrales. La Fed peut ­choisir de limiter l’inflation ou de relancer l’activité économique, tandis que ­l’objectif quasi unique de la BCE est de lutter contre l’inflation.