Les déséquilibres économiques et sociaux nés de la crise de 1929

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Dans les années 1920, le monde et plus particulièrement les États-Unis d’Amérique connaissent une vague de prospérité qui repose sur les industries nouvelles telles que l’automobile, l’électricité et la chimie. Le krach de 1929 sonne le glas de cette embellie économique.

I. Les signes avant-coureurs

1) Des problèmes communs à toutes les économies développées

Les industriels investissent avant tout pour moderniser les usines, délaissant l’embauche de nouveau personnel et l’augmentation des salaires.

Par conséquent, la consommation des ménages stagne. Les populations n’ont pas les moyens de s’offrir les nouveaux biens produits par l’industrie. Les plus aisés préfèrent épargner.

La consommation augmente donc moins vite que la production. Pour s’adapter, la production ralentit à partir de 1927.

2) La spéculation, difficulté typiquement américaine

Aux États-Unis, pour consommer davantage, les foyers ont recours au crédit. Mais ce système stimule artificiellement la production.

Offrant la perspective de profits rapides, la spéculation en Bourse attire les entreprises et les particuliers (6 % de la population américaine). Le prix des actions s’envole sans que la valeur réelle des entreprises progresse.

Mots clés

La Bourse est le marché sur lequel les actions sont émises et échangées. Une action est un titre de propriété correspondant à une partie du capital d’une entreprise.

II. La crise débute aux États-Unis…

1) Une crise financière

Le « jeudi noir » 24 octobre 1929, la chute brutale du prix des actions à la Bourse de New York (située à Wall Street) sanctionne l’emballement de l’économie américaine. Les actionnaires sont ruinés. Ils ne peuvent pas rembourser les banques qui à leur tour sont acculées à la faillite.

2) Une crise industrielle puis sociale

Les industriels sont incapables d’écouler leur production car plus personne n’a les moyens d’acheter. La production s’effondre, les usines ferment et leurs employés se retrouvent au chômage.

Les États-Unis entrent alors dans une période de dépression. En 1932, presque 1 actif sur 4 (12 millions de personnes) est au chômage. Conséquence de l’appauvrissement de la population, la nuptialité et la natalité diminuent.

Mots clés

La dépression correspond à une chute durable de la production. La crise désigne le retournement de la conjoncture, c’est-à-dire le passage de la croissance à la dépression.

III. … et se propage au monde entier

1) L’arrêt des crédits américains

Après le krach de 1929, les États-Unis ne parviennent plus à assumer leur rôle de créanciers du monde. Ils rapatrient leurs capitaux, entraînant notamment la fermeture des banques autrichiennes et allemandes en 1931.

Les banques britanniques qui avaient investi dans ces pays sont, à leur tour, affaiblies. La situation se propage ensuite dans toute l’Europe où par manque d’argent, la production s’arrête et le chômage s’installe.

2) L’effondrement du commerce international

Pour diminuer leurs dépenses, les États réduisent leurs importations. Les pays d’Amérique latine, qui s’étaient spécialisés dans l’exportation de produits dits de dessert (café, sucre, huile), voient leur économie se contracter. Les recettes liées aux exportations diminuent jusqu’à 70 % entre 1929 et 1932.

De manière plus générale, la valeur des échanges internationaux est divisée par 3 entre 1929 et 1933.