À partir de 1947, les États-Unis et l’URSS s’opposent ouvertement. L’importance de leur arsenal militaire rendant impossible tout conflit direct, ils ne s’affrontent que de manière ponctuelle, et le plus souvent par pays interposés.
I. La bipolarisation du monde
1) Le libéralisme américain
Les États-Unis soutiennent les valeurs du libéralisme. Sur le plan politique, leur système est démocratique. La séparation des pouvoirs et les libertés individuelles sont garanties par la Constitution.
Sur le plan économique, ils défendent la libre entreprise. L’État n’intervient qu’en tant qu’arbitre de cette compétition économique.
2) Le communisme soviétique
Le système soviétique entend incarner le communisme. Le parti détient le monopole du pouvoir au nom des ouvriers et des paysans, les élections sont interdites et les libertés supprimées.
Sur le plan économique, la propriété privée n’existe pas. Tous les moyens de production appartiennent à l’État afin d’établir une égalité entre les individus.
II. L’équilibre de la Terreur
1) La constitution des blocs
Depuis le lancement du plan Marshall en 1947, les États-Unis et les pays d’Europe occidentale sont associés économiquement. En 1949, cette solidarité s’étend au niveau militaire avec la signature de l’alliance Atlantique.
Mot-clé
L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est l’institution qui assure la coordination et l’exécution des efforts militaires de l’alliance Atlantique.
En janvier 1949, l’URSS crée une alliance économique avec les « démocraties populaires » (pays d’Europe de l’Est) : le Conseil d’assistance économique mutuelle (CAEM) ou Comecon en russe. En 1955, une organisation militaire, le pacte de Varsovie unit ces pays.
À partir d’août 1961, cette opposition entre les deux mondes est symbolisée par la construction du mur de Berlin, qui sépare en deux la capitale allemande.
2) La course aux armements
Pour supplanter son adversaire, chacun des deux grands cherche à détenir le plus d’armes atomiques. Les États-Unis mettent au point la bombe A en 1945, les Soviétiques en 1949. En 1953, l’URSS crée la bombe H, soit un an avant les Américains.
La puissance de cet arsenal, qui pourrait détruire la Terre entière, crée une situation inédite. Dès 1946, le terme de « guerre froide » est employé pour désigner un affrontement, qui recourt à tous les moyens (intimidation, propagande, conflits périphériques), sauf à l’affrontement direct.
Citation
« Paix impossible, guerre improbable », Raymond Aron, philosophe.
III. Le monde au bord du gouffre : la crise de Cuba
En 1959, à Cuba, Fidel Castro chasse le dictateur pro-américain du pouvoir. Il souhaite une plus grande indépendance de l’île vis-à-vis des États-Unis et rejoint progressivement le camp soviétique au cours de l’année 1960.
Le 14 octobre 1962, des avions américains photographient des rampes de lancement sur le territoire cubain et des cargos soviétiques, vogant vers l’île, chargés de fusées nucléaires.
Le 22 octobre 1962, le président John F. Kennedy impose un blocus maritime. Il prononce un discours télévisé qui alerte le monde sur le danger qui menace les États-Unis. Le monde est au bord de la Troisième Guerre mondiale. Le 28 octobre 1962, Nikita Khrouchtchev accepte de négocier avec les Américains.
En juin 1963, pour éviter une nouvelle escalade, Washington et Moscou établissent une ligne de communication directe : le « téléphone rouge ».