Les contraintes pesant sur les accords internationaux

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L’équilibre climatique est un bien commun difficile à sauve­garder : certains pays souhaitent mettre en place des accords environne­mentaux pour le préserver, d’autres les refusent pour privilégier leur croissance ou permettre leur développement.

I. L’environnement, un bien commun

L’environnement désigne le capital naturel formé de plusieurs composants dont les biens privés qui peuvent être privatisés et vendus sur un marché (poissons d’un étang privé par exemple).

L’environnement désigne également les biens communs mondiaux comme les forêts ou le climat (l’équilibre climatique) qui sont des biens rivaux et non-excluables. Les pays européens se sont accordés pour limiter les quantités d’émission de gaz à effet de serre et pour ne pas émettre plus de 2 000 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Mais cet engagement s’avère difficile à contrôler, chacun pouvant émettre du CO2 selon ses besoins (en faisant démarrer son véhicule par exemple ou en allumant un feu de cheminée).

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Un bien commun est non-excluable (on ne peut pas en contrôler l’accès) et rival (son utilisation par un individu empêche un autre de faire de même).

II. La tentation du passager clandestin

En présence de biens communs, les agents économiques, s’ils sont rationnels, sont incités à adopter un comportement de passager clan­destin, laissant les autres limiter leur consommation sans restreindre la leur ni en supporter les ­désavantages.

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Un passager clandestin est un agent économique rationnel qui souhaite profiter d’un bien ou d’un service sans en supporter le coût.

C’est ainsi que les États-Unis se sont désengagés dans la lutte contre le ­réchauffement de la planète et sont sortis de l’Accord de Paris en 2019.

Toutefois, la pression de l’opinion publique, les actions menées par les ONG, les sommets mondiaux sur le changement climatique incitent une grande majorité de pays (comme la Chine) à poursuivre leur engagement.

III. Des pays très inégaux face à la question climatique

Tous les pays n’ont pas le même niveau de pollution. Ainsi, un individu riche en Occident pollue presque 3 000 fois plus qu’un individu dans un pays pauvre.

Le niveau de pollution de la Chine a été multiplié par 4 depuis 1970. Ce pays est responsable de 30 % des émissions de CO2 de la planète. Les États-Unis et la Chine émettent à eux deux presque 50 % des émissions mondiales.

Les pays pauvres ont une faible empreinte écologique et sont les moins pollueurs : au Yémen ou à Haïti par exemple, l’émission de CO2 par habitant est d’environ une demi-tonne, donc quarante fois moins qu’un Américain. Ces pays revendiquent auprès des pays riches qui polluent plus et de longue date leur droit à se développer et à user de leur « dette écologique ».

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L’empreinte écologique mesure la quantité de terres (en hectares) nécessaire à un habitant pour se nourrir et recycler ses déchets.

Les pays en développement, plus que les pays développés, seront particulièrement exposés aux catastrophes naturelles découlant du réchauffement climatique (épidémies, famines, montée des eaux qui menacent notamment plus de 10 ­millions de Bangladais...). Pour respecter les accords internationaux sur l’environnement (COP, Kyoto...), ils devront s’endetter pour acquérir les équipements écologiques nécessaires à leur développement (énergies renouvelables, usines de recyclage...).

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Les émissions de gaz à effet de serre dans le monde

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Tous les pays émettent du gaz à effet de serre qui nuit au climat. Dans la carte, 31 pays ont été évalués (l’Union européenne comptant pour une seule ­unité) représentant 85 % des gaz à effet de serre.

Les pays les plus pauvres polluent moins que les pays riches. L’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie sont les principaux pollueurs alors que le continent africain ne pollue quasiment pas.