Les conséquences des nouveaux modes d’organisation du travail

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L’évolution des modèles d’organisation, en particulier avec ­l’essor du numérique, a des effets contrastés à la fois sur les conditions de travail et le rapport au travail dans la société.

I. Les conséquences sur les conditions de travail

1)  Des améliorations des conditions de travail

La mise en place de nouveaux modes de travail post-tayloriens  libère les salariés des contraintes imposées par le taylorisme et le fordisme, critiqués pour leurs conséquences néfastes (augmentation des maladies professionnelles, désengagement des travailleurs…).

La baisse de la pénibilité (suppression des tâches les plus répétitives et dangereuses) et l’enrichissement du travail (davantage d’autonomie, de motivation et d’intégration des salariés) améliorent les conditions de travail et le bien-être des salariés.

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Les conditions de travail renvoient aux caractéristiques liées au poste et à l’environnement de travail : horaires et organisation des tâches, pénibilité et prévention des risques, contraintes psychosociales…

2)  Des effets positifs à nuancer

La polyvalence et l’autonomie dans le travail peuvent cependant rendre le travail plus intense. Le salarié subit une tension permanente et une charge mentale (plus que physique) pour produire, contrôler à la fois la qualité du produit et surveiller la machine.

Le travail de l’employé reste contraint par la machine, la demande des clients ou le contrôle hiérarchique, et plus récemment le développement de nouvelles techniques numériques de contrôle de l’activité du salarié.

De plus, le taylorisme demeure dans l’industrie (agroalimentaire, textile). Ses principes se sont même étendus au secteur tertiaire (restauration, centres d’appels…).

II. L’impact du numérique sur le travail et l’emploi

En constante progression depuis les années 1990, l’usage des outils numériques se généralise et s’accompagne de modifications notables des conditions de travail.

1 ) L’essor du numérique brouille les frontières du travail

L’affranchissement des frontières spatiales et temporelles bouleverse l’activité professionnelle avec un décloisonnement de l’espace-temps entre travail/hors travail (accélération des échanges, connexion permanente, voire dépendance vis-à-vis des outils numériques).

2 ) Les conséquences sur les relations d’emploi

L’usage de ces outils numériques pour un travail mobile ou à distance favoriserait l’exposition à plusieurs risques psychosociaux dus à une charge de travail et une charge mentale importantes, ainsi qu’à des situations de débordement sur la sphère privée (travail dans l’urgence, culture de la réactivité, surcharge informationnelle).

Les outils numériques permettent en outre d’assurer un contrôle et une traçabilité forte de l’activité professionnelle.

Ces conditions de travail exigeantes sont contrebalancées par une plus grande autonomie et récompensées par un sentiment de reconnaissance professionnelle.

3)  Le risque de polarisation de la qualité des emplois

Ces évolutions avec notamment le développement d’entreprises de l’économie numérique, se traduisent par une polarisation de la qualité des emplois. Des emplois très qualifiés (ingénieurs, développeurs…) côtoient des emplois de « gig economy » qui rassemblent tous les petits travaux précaires issus notamment de « l’ubérisation » (mise en relation d’entreprises, de travailleurs indépendants et de clients via une plateforme numérique).

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La polarisation de la qualité des emplois désigne la déformation de la structure de l’emploi où la part des emplois situés aux deux extrémités de l’échelle des qualifications augmente tandis que celle des emplois intermédiaires baisse.