Après la crise de Cuba, les États-Unis et l’URSS veulent éviter un affrontement nucléaire direct. Tandis que les relations diplomatiques s’améliorent, les modèles américain et soviétique sont remis en cause lors de révoltes qui culminent au cours de l’année 1968.
I. La Détente
1) La fin de la course aux armements
Au début des années 1960, les deux Grands s’engagent à réduire leur arsenal nucléaire. Le 5 août 1963, un traité interdit les essais nucléaires autres que souterrains. Ce texte est immédiatement ratifié par les États-Unis, l’URSS et le Royaume-Uni et marque le début de la Détente.
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La Détente est la période de la guerre froide qui va de 1962 à 1975, pendant laquelle les relations entre les deux Grands s’apaisent.
En novembre 1969, s’ouvrent des discussions permanentes entre les deux grands sur la limitation de la production d’armes nucléaires : ce sont les SALT (Strategic Arms Limitation Talks). Ces pourparlers aboutissent à la signature d’un accord en mai 1972 à Moscou.
2) Un statu quo conservateur
Cette politique est menée par des hommes nouveaux. À la tête de l’URSS depuis 1964, Leonid Brejnev comprend que la guerre froide ne débouchera pas sur l’anéantissement des États-Unis. Le président américain Richard Nixon élu en novembre 1968 est conscient du déclin relatif de son pays.
Ils cherchent donc uniquement à imposer la suprématie de leur pays dans le domaine où il domine déjà. Cette supériorité sectorielle est validée par l’adversaire. Aucune évolution ne semble plus envisageable.
II. 1968, la remise en cause des modèles établis
1) Le mouvement contestataire aux États-Unis
Dès 1960, des étudiants noirs luttent contre la ségrégation dans les universités du Sud-Est des États-Unis. Parallèlement, les étudiants blancs demandent davantage de libertés au sein du Free Speech Movement. En 1964, ils obtiennent un assouplissement des règles relatives à la liberté d’expression à l’université de Berkeley en Californie.
À partir de 1965, les étudiants dénoncent la guerre du Vietnam. En 1966, des jeunes conscrits refusent de partir à la guerre et brûlent leurs livrets militaires. À l’été 1968, les manifestants critiquent la société américaine dans son ensemble. C’est la naissance du mouvement beatnik.
2) Les révoltes en Europe de l’Ouest
Depuis février 1966, des étudiants défilent à Berlin-Ouest contre la guerre du Vietnam et la partition du monde en deux blocs. L’Université critique, un espace de liberté et de discussion, est ouverte à Berlin, en juillet 1967. En avril 1968, le mouvement est sévèrement réprimé.
La tendance se propage en Italie, en France et même au Mexique où les étudiants se révoltent contre l’ordre établi durant tout l’été 1968.
3) Les tentatives de changement dans le bloc de l’Est
Depuis 1963, de nombreux intellectuels tchécoslovaques s’expriment sur le manque de liberté qui règne en Europe de l’Est. À l’automne 1967, cette contestation se propage aux universités.
En janvier 1968, Alexander Dubček devient premier secrétaire du Parti communiste tchécoslovaque et entreprend des réformes. C’est le « printemps de Prague ». Moscou ne tolère pas cette remise en cause et y met un terme en envoyant les chars de tous les pays adhérant au pacte de Varsovie (août 1968).
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Le printemps de Prague est une période d’ouverture qui se traduit par l’abolition de la censure et la libération d’écrivains emprisonnés. Il incarne l’espoir d’un « socialisme à visage humain ».
Un mouvement similaire se développe dans les universités polonaises en mars 1968. Les leaders étudiants sont emprisonnés et condamnés.