Le débat opposant libre-échange et protectionnisme

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Bien que de nombreuses théories préconisent le développement du commerce extérieur, une contestation croissante de la mondia­lisation semble en nuancer les avantages. Ce débat oppose les partisans du libre-échange à ceux du protectionnisme.

I. Le libre-échange

1)  Les avantages du libre-échange

Le libre-échange augmente les profits des producteurs. Leur spécialisation et les économies d’échelle stimulent leur productivité et leurs profits.

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Le libre-échange est une doctrine qui préconise la suppression de toute entrave aux échanges et la spécialisation internationale.

Il augmente la satisfaction des consommateurs en leur offrant une plus grande variété de produits à des prix moins élevés.

Il peut contribuer à réduire les inégalités entre les pays. En s’intégrant au commerce mondial, la Chine a réduit l’écart de niveau de vie qui la séparait des pays riches.

2 ) Les risques du libre-échange

Les entreprises les moins compétitives font faillite, au détriment de l’emploi local.

Comme le regrette A. Gutteres, Secrétaire général des Nations unies, le libre-échange augmente les inégalités au sein de chaque pays. Les travailleurs les plus qualifiés et les capitaux peuvent s’offrir aux pays les plus rémunérateurs ; les travailleurs les moins qualifiés doivent accepter des rémunérations locales faibles.

Toute spécialisation n’est pas nécessairement avantageuse : si un pays produit un bien dont la valeur baisse sur les marchés internationaux, sa production en volume augmente, mais ses revenus chutent.

II. Le protectionnisme

1 ) Les avantages du protectionnisme

Le protectionnisme désigne les mesures ­visant à protéger la production nationale contre la concurrence étrangère, notamment pour ­protéger l’emploi ou certains secteurs d’activité comme l’agriculture. Il peut se manifester par une hausse du prix des importations (droits de douane, subventions aux producteurs ­locaux, baisse du taux de change) ou par des limites (quotas, normes techniques et ­sanitaires, etc.).

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Les droits de douane sont des impôts prélevés sous la forme d’un pourcentage du prix de la marchandise importée.

Le protectionnisme peut également chercher à protéger des activités jugées d’intérêt national (agriculture au nom de l’indépendance alimentaire, etc.) ou encore être brandi comme recours contre des pratiques étrangères jugées déloyales (dumping socio-fiscal ou environnemental).

2)  Les risques du protectionnisme

Le protectionnisme limite la concurrence et n’incite donc pas à innover et gagner en productivité ; il en résulte un maintien des prix à un niveau élevé.

Il peut entraîner des représailles des pays étrangers. En réponse au relèvement des droits de douane américains sur ses produits (passés de 3,1 à 21,8 % entre mars 2018 et septembre 2019 à la demande du président D. Trump), la Chine a ­relevé ceux qu’elle applique à ses importations de produits américains (de 8 à 21,8 %).

Le recours au protectionnisme peut être inégalitaire : les subventions de l’Union européenne permettent à ses agriculteurs de rivaliser avec des produits d’Amérique du Sud qui seraient plus compétitifs sinon.

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La hausse du protectionnisme depuis 2008

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Source : OMC/OCDE/CNUCED.

 Le nombre de mesures commerciales restrictives a été multiplié par plus de 30 entre 2008 et le premier semestre (S1) de 2017.

En effet, en période de ralentissement économique, les pays prennent des ­mesures qui découragent les importations afin de protéger les producteurs locaux.