La Seconde Guerre mondiale, une guerre d'anéantissement

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En quoi la Deuxième Guerre mondiale est-elle une guerre d’anéantissement ? Concernant cette problématique, cette fiche de révision vous livre les notions principales, les dates, et vous explique la guerre d'anéantissement et la persécution des minorités. Pas mal pour réviser le brevet, n'est-ce pas ?

Cette fiche est consacrée au troisième chapitre du thème 1 du programme d’histoire, intitulé « l’Europe, un théâtre majeur des guerres totales (1914-1945) ». 

Le programme officiel précise que le professeur doit étudier la violence de masse et la volonté d’anéantissement de l’ennemi qui caractérise cette guerre aux dimensions planétaires, tout en insistant sur la persécution et le génocide dont sont victimes des minorités.

Cette fiche permettra donc de répondre à 3 questions clés, qui peuvent constituer des sujets de développement construit au DNB :

  1. Comment la Seconde Guerre mondiale est-elle devenue un conflit aux dimensions planétaires ?
  2. Pourquoi peut-on qualifier la Seconde Guerre mondiale de guerre d’anéantissement ?
  3. Quelles ont été les violences commises contre les minorités pendant cette guerre ?


Légende de la leçon

Jaune : dates, chiffres

Vert : définitions


Prérequis

Ce chapitre s’inscrit dans la continuité de ceux consacrés à la Première Guerre mondiale puis à la montée des totalitarismes durant l’Entre-deux-guerres dans le contexte de la Grande dépression. 

Il faut connaître la situation en Europe après les traités de paix (nouvelles frontières et tensions diplomatiques), les caractéristiques essentielles des régimes totalitaires imposés en URSS et en Allemagne par Staline et Hitler, deux acteurs majeurs de la seconde guerre mondiale.


Objectifs

Après la lecture de cette fiche, tu dois connaître les notions suivantes :

  • Camp de concentration
  • Camp d’extermination
  • Crime de guerre
  • Crime contre l’humanité
  • Déportation
  • Génocide
  • Ghetto
  • Guerre d’anéantissement

Tu dois maîtriser les repères chronologiques suivants :

  • Septembre 1939 : début de la guerre
  • 1941 : entrée en guerre des États-Unis
  • 8 mai 1945 : capitulation de l’Allemagne
  • Août 1945 : Hiroshima et Nagasaki
  • 2 septembre 1945 : capitulation du Japon

Tu dois pouvoir situer le territoire des pays étudiés (États-Unis, Allemagne, URSS, France, Japon), caractériser la violence de cette guerre qualifiée de guerre d’anéantissement.


Introduction

La fin des années 1930 est marquée par la montée de la menace nazie (en 1935, Hitler remilitarise la Rhénanie, puis en 1938 il annexe l’Autriche et les Sudètes), menace face à laquelle les démocraties n’interviennent pas par peur de rompre la paix en Europe, tandis que Staline, Hitler et Mussolini en Italie créent des alliances (axe Rome-Berlin en 1936, pacte Germano-soviétique en 1939) pour renforcer leurs ambitions politiques et territoriales, qui replongent finalement l’Europe dans une nouvelle guerre, à partir du 1er septembre 1939.

Problématique : Comment la Deuxième Guerre mondiale est-elle devenue une guerre d’anéantissement ?

Définition

Guerre d’anéantissement. Guerre dont le but est de détruire l’adversaire, sans distinguer les civils des militaires.


I. Comment la Seconde Guerre mondiale est-elle devenue un conflit planétaire ?

1) La guerre en Europe : domination nazie (1939-1942)

La Seconde Guerre mondiale commence en Europe le 3 septembre 1939, après l’agression allemande contre la Pologne le 1er septembre. Les premières années de la guerre sont marquées par des victoires de l’Axe, composée de l’Allemagne, l’Italie et du Japon, face aux Alliés

En effet, en juin 1940, l’Allemagne a réussi à conquérir presque tout le continent européen par la méthode de la Blitzkrieg. Seul le Royaume-Uni continue de résister malgré le bombardement de ses villes (Blitz). Alors qu’un pacte de non-agression entre l’URSS et l’Allemagne avait été signé en 1939, Hitler lance l’opération Barbarossa le 22 juin 1941 : l’armée allemande envahit l’URSS. La guerre prend une figure d’anéantissement sur ce front.

Définitions

Alliés. Alliance militaire entre le Royaume-Uni, les États-Unis et l’URSS après 1941

Axe. Alliance militaire entre l’Allemagne, l’Italie et le Japon, établie le 27 septembre 1940

Blitzkrieg. Stratégie militaire employée par l’Allemagne, qui emploie les bombardements aériens au préalable avant d’utiliser les divisions blindées afin d’obtenir une victoire rapide. 


2) La guerre en Asie : le Japon contre les États-Unis dans le Pacifique

Dans le Pacifique, le bombardement de la base navale américaine de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 par le Japon (qui avait dès 1937 envahi des territoires en Chine) provoque l’entrée en guerre des États-Unis.

À partir de 1942, l’Axe connaît des défaites : d’une part, les États-Unis d’Amérique obtiennent la victoire sur les Japonais à Midway en juin. De plus, en Afrique du Nord, les Britanniques vainquent les Allemands à El Alamein, en novembre. Enfin, après une longue bataille qui a eu lieu de juillet 1942 à février 1943, les troupes allemandes capitulent à Stalingrad.


3) La fin de la guerre en Europe et en Asie (1942-1945)

Les débarquements en Normandie le 6 juin 1944 et en août 1944 ainsi qu’une contre-offensive soviétique permettent de repousser les forces de l’Axe. Ainsi, l’Allemagne capitule le 8 mai 1945 : c’est la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

Cependant, le Japon continue de se battre, en faisant appel notamment à des kamikazes. Les États-Unis décident de lancer deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Le Japon capitule le 2 septembre 1945 : c’est la fin de la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique.


II. Pourquoi peut-on qualifier la Seconde Guerre mondiale de guerre d'anéantissement ?

1) Une guerre idéologique

La Seconde Guerre mondiale est une guerre idéologique. En effet, les forces de l’Axe justifient leurs conquêtes au nom d’une vision raciste du monde. Ces dictatures sont aussi nationalistes et antisémites. 

Par ailleurs, la guerre, selon Hitler, doit permettre d’assurer l’espace vital du Reich allemand et donc la domination de la race aryenne sur l’Europe. Les Alliés, quant à eux, souhaitent défendre la démocratie, les droits de l’homme et les libertés. L’URSS cherche également à protéger le communisme et à l’étendre dans le reste de l’Europe.

L’exemple du siège de Leningrad est significatif de la volonté d’anéantissement liée aux enjeux idéologiques du conflit. En effet, l’Allemagne souhaite supprimer la ville qui a donné naissance à la révolution bolchévique. 

Le siège est très long : en effet, il commence en 1941 et perdure jusqu’en janvier 1944. Pendant celui-ci, la majorité des victimes meurent d’épuisement ou de faim.


2) Une guerre totale

Lors de la Seconde Guerre mondiale, toutes les populations sont sollicitées pour l’effort de guerre. 87 millions de soldats sont mobilisés en tout, tandis que l’arrière travaille pour le front. Les pays mobilisent également leurs colonies, pour augmenter les effectifs de l’armée ou pour apporter une aide aux entreprises nationales.

En effet, afin de fournir des armes sophistiquées, les civils, notamment les femmes, produisent en masse dans les usines, tandis que les scientifiques inventent de nouvelles armes. 

De plus, après la conquête d’un territoire, les populations sont soumises et les ressources sont pillées. Ainsi, elles sont obligées de participer à l’effort de guerre nazi et japonais. En France, le STO (Service du Travail Obligatoire) oblige les jeunes hommes à partir travailler pour les entreprises allemandes.

D’autres font le choix de la résistance. Ils s’opposent ainsi aux occupants mais également aux régimes de collaboration. Leur engagement patriote vise à défendre les valeurs démocratiques. 

Ils sont à l’origine de différentes actions, notamment des manifestations mais également de l’information ou des actions violentes comme des sabotages. Cependant, peu s’engagent dans la collaboration ou dans la résistance et la majorité de la population se plonge dans l’attentisme.


3) Les civils sont victimes de nombreuses violences

Les populations civiles sont touchées par les bombardements, qui font de plus en plus de victimes, comme à Londres, à Hiroshima ou à Nagasaki, mais également par les sièges (Leningrad par exemple). 

Le conflit stimule l’innovation technologique, qui permet l’augmentation des moyens de destruction (bombe atomique, radars, avions militaires). Le bilan de la guerre est lourd, du fait notamment de la modernisation des armements. 60 millions de personnes sont tuées, dont 35 millions en Europe ; 60% des victimes sont des civils. Les bombardements causent 1,2 million de victimes.

Ce bilan est aggravé par les persécutions dont sont victimes les minorités, en particuliers les peuples juif et tzigane.


III. Quelles ont été les violences commises contre les minorités juives et tziganes ?

1) Exclusion et déportation

Le système de Terreur a pour objectif d’anéantir toute opposition. Les régimes totalitaires mettent en place des arrestations arbitraires, des exécutions d’otages, des déportations dans des camps de concentration : au début ce sont les opposants allemands au régime, puis les résistants. 

Les populations minoritaires (les Juifs, les Tziganes, les homosexuels, les handicapés et les opposants politiques, …) sont également exclues du peuple allemand par des lois raciales, comme les lois de Nuremberg en 1935. En effet, le régime nazi veut assurer la suprématie de la race aryenne et exterminer les races jugées inférieures. Ces lois poussent 500 000 Juifs à émigrer avant 1939.

Près d’un millier de camps de concentration ont été recensés dont certains ont compté jusqu’à 60 000 détenus à la fois. Les plus grands camps étaient en Pologne (Maidanek, Auschwitz, Birkenau), en Allemagne (Dachau, Buchenwald, Bergen-Belsen, Ravensbrück), en Autriche (Mauthausen), en Bohême, en Alsace et dans les États baltes. 

Les prisonniers y subissent des souffrances physiques (la faim, la soif, les coups, la torture, le travail pénible) comme psychologiques (ils sont rasés, tatoués, soumis à la nudité en public dès leur arrivée au camp, afin de leur faire perdre leur humanité : vous pouvez lire le témoignage d’un rescapé, Primo Levi, dans son ouvrage Si c’est un homme).

Les Juifs et les Tziganes sont ensuite déportés dans des ghettos par les Allemands après l’invasion de la Pologne. La suppression des ghettos provoque la mort de 800 000 personnes.

Sur le front de l’Est, à partir de la fin du mois de juin 1941, les populations juives, les tziganes et les communistes sont exécutés par des groupes mobiles, les Einsatzgruppen, qui les fusillent après le passage de l’Armée allemande. Cette extermination par fusillade cause la mort de 2 millions de Juifs notamment.

Définitions

Camp de concentration. Lieu de détention de masse où sont regroupés les opposants au régime. 

Déportation. Transfert forcé de populations pour des motifs raciaux ou politiques.

Einsatzgruppen. Groupes spéciaux chargés, à partir de l’invasion de l’URSS en 1941, d’exterminer les juifs et les responsables politiques soviétiques après le passage de l’armée allemande sur le front de l’est.

Ghetto. Quartier fermé du reste de la ville isolant les Juifs du reste de la population. 


2) Le génocide

Les camps de Maidanek et celui d’Auschwitz furent à la fois des camps de concentration et des camps d’extermination. Auschwitz fut le camp le plus meurtrier et le symbole des mécanismes de l’extermination planifiée par les nazis.

Au moment où les victoires de l’Axe sont moins nombreuses, que les Soviétiques résistent et que les États-Unis entrent en guerre, certains dirigeants nazis se réunissent lors de la conférence de Wannsee. Celle-ci planifie l’extermination des populations juives d’Europe dès 1942, qualifiée de Solution finale, qui a pour but d’exécuter les juifs de façon industrielle. 

En effet, cette population est déportée dans des centres de mise à mort dès le début de l’année 1942. Les Tziganes, quant à eux, commencent à être déportés dans des centres de mise à mort à partir de 1943. Ces centres provoquent le décès de 3 millions de juifs et tziganes.

Auschwitz Birkenau est situé en Pologne. C’est à la fois un camp de concentration mais également le plus grand centre de mise à mort. Les déportés qui sont dirigés vers ce camp viennent de toute l’Europe. Ils sont emmenés à Auschwitz-Birkenau en train (d’ailleurs beaucoup meurent avant même d’avoir atteint le camp) et sont ensuite sélectionnés à leur arrivée entre valides, envoyés au travail forcé (hommes et femmes) et non valides (malades, enfants, vieillards) directement exterminés dans des chambres à gaz. 

Les corps sont ensuite brûlés dans des crématoires. Environ un million de personnes ont trouvé la mort dans ce camp, majoritairement des Juifs (environ 960 000), mais aussi 21 000 Tziganes et 75 000 Polonais non juifs.

Définitions

Génocide. Extermination d’un groupe de personnes ou d’un peuple pour des raisons religieuses ou raciales.

Centre de mise à mort. Camp visant à l’extermination des populations juives et tziganes. 

Solution finale. Terme nazi désignant l’extermination programmée des Juifs d’Europe. 


3) La difficile libération des camps et la condamnation des coupables

Les premiers camps sont libérés en 1944 par les troupes alliées. Auschwitz-Birkenau est libéré le 27 janvier 1945 par les soldats de l’armée soviétique.  

La libération des camps se fit pour l’essentiel sans combats entre les Alliés et les troupes hitlériennes, qui préférèrent abandonner les lieux. Les prisonniers ont parfois mis en place des organisations de résistance à l’intérieur des camps et ont pris part à leur libération.

À leur arrivée, les Alliés découvrent l’horreur des camps, qui ont cependant souvent été en grande partie vidés par les nazis, qui imposaient aux détenus des « marches de la mort » fatales pour des hommes et femmes trop affaiblis.

Le génocide des Juifs a provoqué la mort de 5 à 6 millions de Juifs, tandis que 240 000 Tziganes ont été exterminés en Europe.

Les dirigeants nazis sont jugés par les Alliés lors des procès de Nuremberg, qui se tiennent de 1945 à 1946. Le procès affirme la responsabilité personnelle de 22 dirigeants nazis, accusés de crime contre la paix et complot, crime de guerre et pour la première fois crime contre l’humanité.

Définitions

Crime de guerre. Terme défini par le tribunal de Nuremberg désignant l’assassinat ou le mauvais traitement des populations civiles et des prisonniers de guerre, tout comme les pillages et les destructions.

Crime contre l’humanité. Terme défini par le tribunal de Nuremberg comprenant le génocide, la déportation et la pratique d’actes inhumains.  


Conclusion

En 1945, le monde est traumatisé par la mort de 60 millions de personnes, davantage de civils que de militaires, les dommages matériels, la découverte des camps, l’utilisation de la bombe nucléaire. 

La vie diplomatique est désormais dominée par deux puissances. Les États-Unis et l’URSS s’imposent comme les deux grands vainqueurs du nazisme. Dès lors, ils dirigent les débats qui décident du sort de l’Allemagne et du Japon, et s’affrontent rapidement, dans un nouveau conflit, la guerre froide.


Le petit + dans ta copie

  • Utiliser un vocabulaire précis.
  • Connaître les repères chronologiques indispensables :
    • 1er septembre 1939
    • 7 décembre 1941
    • 8 mai 1945
    • 2 septembre 1945
  • Proposer des réponses bien structurées, en particulier pour le développement construit, en t’aidant du plan du cours proposé.


Pour aller plus loin …

Les anciens déportés témoignent de l’enfer des camps, comme Primo Levi dans son ouvrage Si c’est un homme, paru en Italie en 1947. 

Vous pouvez aussi lire ou relire Le journal d’Anne Frank. Le petit ouvrage intitulé Paroles d’étoiles : mémoires d’enfants cachés (1939-1945) (Edition Librio 2004) propose de nombreux récits.

Les films de fictions (Sauver le soldat Ryan, La liste de Schindler) et les documentaires (Apocalypse) sont aussi nombreux sur cette Seconde Guerre mondiale.