Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France doit reconstruire son système politique et économique. Malgré un climat institutionnel instable, une coalition centriste réussit à restaurer la croissance économique et mener une politique étrangère novatrice.
I. 1945-1946, les débuts de la IVe République
1) La politique économique et sociale ambitieuse du GPRF
Le 3 juin 1944, le général de Gaulle crée le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Il évite ainsi la mise sous tutelle du pays par un gouvernement d’occupation américain.
Le GPRF entreprend de grandes réformes, en adéquation avec le programme du CNR (nationalisations, Sécurité sociale, allocations familiales, droit de vote aux femmes).
2) La mise en place des institutions de la IVe République
Le 21 octobre 1945, les Français élisent une assemblée qui a pour mission de rédiger une nouvelle Constitution. Les trois grands partis de la Résistance (PCF, SFIO et MRP) y sont majoritaires et forment le tripartisme. Le désaccord entre les trois partis et le général de Gaulle entraîne la démission de ce dernier le 20 janvier 1946.
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Le Mouvement républicain populaire (MRP) est un parti démocrate-chrétien, situé au centre-gauche sur l’échiquier politique de la IVe République.
Le projet initial de Constitution est rejeté le 5 mai 1946 par référendum. Le second projet est adopté le 13 mai 1946 par un autre référendum. Il met en place un régime parlementaire. Si le scrutin proportionnel permet à chaque parti d’être représenté, il rend difficile l’établissement d’une majorité.
II. 1947, un nouveau consensus politique
Les Français sont plus préoccupés par les difficultés économiques que par les questions institutionnelles. La population se met en grève et en guise de protestation les communistes, dont le vice-président du Conseil est Maurice Thorez, démissionnent du gouvernement en mai 1947. C’est la fin du tripartisme.
Devant l’opposition des communistes et des gaullistes, la « Troisième force » (SFIO, MRP, radicaux et autres modérés) émerge dans la vie politique.
III. 1948-1957, une politique étrangère novatrice
1) L’ancrage dans le camp américain
Pour hâter la reconstruction économique, le gouvernement accepte le plan Marshall (juin 1947) et place ainsi la France dans le camp occidental. En 1950, le pays poursuit ce rapprochement en signant son entrée dans l’OTAN.
2) Le début de la construction européenne
Le 9 mai 1950, Robert Schuman propose la mise en commun des ressources de charbon et d’acier de l’Allemagne et de la France. Le projet s’étend aux Pays-Bas, à la Belgique, au Luxembourg et à l’Italie. Le 18 avril 1951, naît la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).
En 1952, ces six pays instaurent la Communauté européenne de Défense (CED). L’Assemblée nationale refuse de ratifier le texte. La construction européenne se poursuit alors sous la forme d’une alliance économique : en 1957, la signature du traité de Rome met en place la Communauté économique européenne (CEE).
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Les institutions de la IVe République
Les institutions sont le fruit d’un difficile compromis entre les partis. L’Assemblée nationale joue un rôle primordial. Seule élue au suffrage universel, elle investit et défait les gouvernements.
La longévité du mandat (7 ans) du président de la République lui permet d’être le garant des institutions. En tant que président de l’Union française, il représente l’ensemble des populations des colonies.