La mémoire immunitaire

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Lors d’un premier contact avec un antigène, des lymphocytes mémoires se forment. Ils permettent une réponse plus rapide et ­efficace lors d’un second contact avec ce même antigène.

I. La réponse primaire et secondaire

Lors d’un premier contact avec un antigène, la sécrétion d’anticorps dans le sang est faible et nécessite un certain délai : la réponse immunitaire primaire est lente et quantitativement faible.

Lors d’un second contact avec ce même antigène, la réponse immunitaire est plus rapide à se mettre en place et la quantité de plasmocytes sécréteurs d’anticorps (mais aussi la quantité de LTc et LTa spécifiques de l’antigène) est plus importante : la réponse immunitaire secondaire est plus intense et plus efficace.

Ces caractéristiques montrent que le système immunitaire garde en mémoire les antigènes préalablement rencontrés : on parle de mémoire immunitaire.

Doc Réponses immunitaires primaire et secondaire à la suite d’une infection par un même virus

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II. Les cellules mémoires

Lors d’un premier contact avec un antigène, les clones de lymphocytes spécifiques à cet antigène (B, TCD4 et TCD8) sont sélectionnés. Ils se multiplient activement. Une partie se différencie en cellules spécialisées, l’autre partie constitue un pool de lymphocytes mémoires.

Mot clé

Lymphocytes naïfs : ­lymphocytes n’ayant ­jamais été en contact avec un antigène.

Les lymphocytes mémoires ont les particularités communes d’être activés plus rapidement, d’avoir une capacité de prolifération supérieure à celle des lymphocytes naïfs et d’avoir une durée de vie longue (jusqu’à 10 ans). En cas de second contact avec un même antigène, ils permettent alors une réponse plus rapide et plus efficace.

Méthode

Mettre en évidence la mémoire immunitaire

Lors d’une greffe, les cellules immunitaires reconnaissent les cellules du greffon comme n’appartenant pas à l’organisme. Elles peuvent donc entraîner son rejet. Des expériences de greffe ont été réalisées à partir de deux souris donneuses (A et B) vers une souris receveuse. La vitesse de rejet du greffon par la receveuse est donnée pour chaque expérience :

Doc Résultats d’expériences de greffe et de la vitesse de rejet du greffon

Origine du greffon

Souris donneuse A

1re greffe (To)

Souris donneuse A

2e greffe (To+ 1 mois)

Souris donneuse B

3e greffe (quelques jours plus tard)

Vitesse de rejet du greffon chez la souris receveuse

10 jours

3 jours

10 jours

Montrer qu’il existe une mémoire immunitaire, permettant une réponse plus rapide et efficace que la réponse immunitaire primaire.

Conseils

Étape 1 Comparer les délais de rejet du greffon provenant d’une même souris donneuse à 1 mois d’intervalle. Établir un lien entre ces délais et l’efficacité de la réponse immunitaire.

Étape 2 Comparer ces délais avec celui d’une greffe issue d’une nouvelle souris donneuse.

Étape 3 Conclure sur l’existence d’une mémoire immunitaire et ses caractéristiques.

Solution

Étape 1 Le rejet du greffon provenant d’une souris A a lieu au bout de 10 jours. Lorsqu’on effectue une seconde greffe, 1 mois plus tard, celui-ci est rejeté au bout de 3 jours seulement. La réponse immunitaire secondaire est plus rapide et plus efficace que la réponse primaire.

Étape 2 Quelques jours plus tard on effectue une greffe provenant d’une souris donneuse B. Le rejet de greffon a lieu au bout de 10 jours, comme pour la première greffe de la souris donneuse A.

Étape 3 Le système immunitaire met donc environ 10 jours pour rejeter un greffon provenant d’une souris dont il n’a jamais rencontré les cellules. En revanche, lors d’un second contact, le délai du rejet est bien plus court. La mémoire immunitaire permet donc une réponse plus rapide et plus efficace lors d’un second contact avec des antigènes.