La France dans la guerre : la défaite et le régime de Vichy

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Le 10 mai 1940, l’armée allemande envahit la France. Prenant à revers les troupes franco-britanniques, elle l’emporte au bout de cinq semaines de combats. Un nouveau gouvernement français s’installe à Vichy.

I. Juin-juillet 1940 : arrêter ou continuer la guerre ?

En juin 1940, le gouvernement hésite sur la position à adopter face à la défaite. Le président du Conseil Paul Reynaud souhaite une capitulation. Il préserverait ainsi son autorité pour continuer le combat depuis l’Afrique du Nord.

Mais le général Weygand refuse et demande la signature d’un armistice. Cette position est acceptée par les vice-présidents du Conseil, le 17 juin 1940.

Mots-clés

Une capitulation est une reconnaissance purement militaire de la défaite. Un armistice est un accord de gouvernement à gouvernement aboutissant à un arrêt provisoire des combats, dans l’attente d’un traité de paix.

L’armistice est signé le 22 juin 1940 dans la clairière de Rethondes. Les conditions imposées par les nazis sont draconiennes : réduction de l’armée à 100 000 hommes et indemnité de guerre de 400 millions de francs par jour.

II. Le régime de Vichy

1) La naissance légale de l’État français

Traumatisés par la défaite, les Français voient dans le maréchal Pétain un homme providentiel.

Mini bio

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Le maréchal Pétain est le vainqueur de la bataille de Verdun, en 1916. Par ses succès militaires et son grand âge (84 ans en 1940), il inspire confiance et respect aux Français.

Le 10 juillet 1940, les députés approuvent la création d’un nouveau régime, l’« État français », sous l’autorité du maréchal Pétain.

2) Une dictature réactionnaire

Le 11 juillet, Pétain s’attribue le titre de « chef de l’État français ». Il concentre les pouvoirs législatif, exécutif et judicaire et suspend les assemblées.

Pétain souhaite rénover la France au travers d’une idéologie résumée par la devise « travail, famille, patrie ». Il accorde une grande importance au travail agricole et artisanal.

Une prime est versée aux épouses qui s’engagent à avoir de nombreux enfants. Les étrangers naturalisés depuis 1927 sont déchus de la nationalité française et les Juifs exclus de la vie économique et sociale.

III. La collaboration

1) La collaboration d’État

Persuadé que la victoire allemande est inévitable, le gouvernement de Vichy collabore avec l’Allemagne nazie. En avril 1941, l’amiral Darlan, chef du gouvernement, met à disposition d’Hitler les infrastructures de l’empire colonial français (aérodromes en Syrie, chemins de fer en Tunisie, port à Dakar).

À partir d’avril 1942, Pierre Laval, chef du gouvernement, augmente l’envoi de denrées alimentaires et de travailleurs français en Allemagne. Il engage la police française pour livrer les Juifs aux nazis (rafle du Vel’d’Hiv, 16 et 17 juillet 1942).

2) La collaboration individuelle

Par intérêt ou par conviction personnelle, certains Français soutiennent les Allemands. Le fabricant automobile Renault répare des chars français pour les fournir à la Wehrmacht.

Des hommes politiques créent des partis proches de l’idéologie fasciste. Des journalistes glorifient sur Radio-Paris le nazisme et fustigent la Résistance.

Zoom

Le territoire français dépecé

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L’occupation allemande se lit dans le découpage du territoire métropolitain imposé par l’Allemagne lors de l’armistice de 1940.

Officiellement, le régime de Vichy a autorité sur l’ensemble du territoire. Mais ses décisions doivent recevoir l’aval des Allemands pour être appliquées en zone Nord. Au contraire, les Allemands peuvent intervenir à leur guise en zone Sud, et cela même avant l’occupation de cette dernière, le 11 novembre 1942.