La croissance économique et le développement

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La croissance économique constitue un objectif recherché par l’ensemble des économies. Cependant, il serait plus utile de rechercher le développement ; les deux notions ne sont en effet pas synonymes.

La croissance économique

La croissance est un phénomène quantitatif qui correspond à la hausse soutenue sur une longue période de la production de biens et de services. On l’évalue à l’aide de l’augmentation du produit intérieur brut (PIB) d’une période sur l’autre.

La récession correspond à la diminution du PIB d’une période sur l’autre ; c’est donc une croissance négative.

L’indicateur statistique utilisé pour mesurer la croissance d’un pays est le PIB. Le taux de croissance est le taux de variation du PIB ; il se calcule à partir de la variation du PIB de l’année N par rapport à l’année N−1.

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Les éléments contributifs à la croissance, également appelés facteurs de la croissance, sont multiples. On peut ainsi retenir :

– le facteur travail : augmentation de la quantité de travail disponible (en raison de l’élévation du taux d’activité par exemple), accroissement de la productivité du travail, élévation de la qualification de la main-d’œuvre ;
– le facteur capital : accroissement de l’effort d’investissement, rajeunissement du capital technique, augmentation de la productivité du capital ;
– le facteur « résiduel » : amélioration de l’organisation de la production, incorporation du progrès technique, développement des innovations, mise en place de nouvelles technologies, développement des infrastructures publiques.

Le développement économique

Alors que la croissance est un concept purement quantitatif, le développement présente une dimension quantitative et surtout qualitative. Le développement est ainsi un processus de transformation à long terme des structures économiques, sociales et démographiques d’un pays ; le développement s’accompagne ainsi d’une amélioration des conditions de vie et de bien-être de la population.

a. Les indicateurs du développement

Le PIB ne convient pas particulièrement pour analyser le processus de développement d’un pays. On utilise donc un indicateur particulier, mis au point par les Nations unies en 1990, l’indicateur de développement humain (IDH).

L’IDH est un indicateur composite, compris entre 0 (pour un pays au niveau qualitatif de développement humain très faible) à 1 (pour un pays à très fort niveau qualitatif de développement humain), qui prend en compte trois critères :

– la santé et la longévité de la population, mesurées d’après l’espérance de vie à la naissance ;
– le niveau de savoir, obtenu grâce au taux d’alphabétisation des adultes et au taux de scolarisation des jeunes ;
– un niveau de vie décent, mesuré par le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA).

b. Les facteurs du développement économique

Le développement d’un pays passe par des transformations multiples et parfois radicales de ses structures ; on peut ainsi évoquer :

– une transformation des structures économiques : développement des infrastructures publiques pour soutenir le développement de certains secteurs par exemple ;
– une transformation des habitudes sociales de la population : émancipation des femmes, élévation du niveau d’éducation, prises de risque dans l’activité économique, recours accru au crédit (microcrédit par exemple), etc. ;
– une évolution dans la répartition des revenus et des richesses ;
– une évolution des structures sanitaires et d’éducation indispensables à l’amélioration de la productivité de la main-d’œuvre ;
– une transformation des institutions économiques et politiques dans le sens de plus de justice, de transparence, de liberté et de bonne gouvernance.

L’indicateur du PIB 

a. Les limites du PIB

Le PIB est un indicateur simple et pratique de mesure de la croissance. Cependant, cet indicateur souffre de trois limites majeures :
– il ne prend pas en compte un certain nombre d’activités économiques (par exemple, la production domestique, le bénévolat, le travail au noir...) ;
– il ne tient pas compte de la vraie valeur des activités non marchandes, car celles-ci sont évaluées à leurs coûts de production et non à leurs prix de marché ;
– il ne prend pas en compte les éléments qualitatifs (problèmes environnementaux, répartition de la croissance, état de santé de la population...).

b. La croissance et le bien-être

Il ne faut pas confondre croissance et bien-être. Ainsi, toutes les activités économiques, quelles qu’elles soient, contribuent à élever la croissance, alors même qu’elles n’élèvent pas nécessairement le bien-être ; par exemple, les embouteillages sur la route ou encore l’excès de consommation sont propices à la croissance, mais peuvent dégrader le niveau de bien-être des habitants. Le rapport Stiglitz fait des propositions afin de prendre en compte la dimension qualitative de la croissance.

De plus, la croissance globale ou le niveau de développement économique d’un pays n’est pas forcément bien réparti. Ainsi, les États-Unis ont le premier PIB mondial en 2016 avec 19 377 milliards de dollars mais ils se classent 8e en termes de PIB par habitant et 10e en termes d’IDH.

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