Légende de la leçon
Jaune : dates, chiffres
Vert : définitions
Introduction
Comment les institutions résistent-elles aux changements de majorité ?
I. L’après de Gaulle : garantir la continuité des institutions (1969-1981)
1) La présidence de G. Pompidou, l’héritage gaulliste (1969-1974)
Georges Pompidou succède au général de Gaulle. Il poursuit la politique d’indépendance nationale mais cherche à moderniser le pays. Il augmente le pouvoir d’achat des Français (SMIC, 1970) et permet l’entrée du Royaume-Uni dans la communauté européenne.
Si Pompidou parvient à endosser la stature présidentielle, il doit faire face à la montée du Parti socialiste qui signe en 1972 un programme commun avec le Parti communiste. Gravement malade, il meurt le 2 avril 1974 en cours de mandat.
2) Un non-gaulliste au pouvoir : V. Giscard d’Estaing (1974-1981)
V. Giscard d’Estaing est élu face au socialiste François Mitterrand en 1974. Il cherche à rajeunir l’image de la fonction présidentielle.
Il abaisse l’âge de la majorité de 21 à 18 ans (1974) et instaure le collège unique (1975). À l’écoute des revendications féministes, il légalise l’interruption volontaire de grossesse (loi Veil, 1975), crée un secrétariat d’État à la Condition féminine et facilite le divorce. Il permet également le regroupement des familles de travailleurs immigrés.
II. L’alternance : les présidences de F. Mitterrand (1981-1995)
1) De nombreuses réformes
Mot-clé
Les mesures du « changement » sont la suppression de la peine de mort, la semaine de 39 heures, la 5e semaine de congés payés et la retraite à 60 ans.
En 1981, en pleine crise économique, la gauche accède au pouvoir avec l’élection de François Mitterrand et d’une Assemblée nationale socialiste : c’est l’alternance.
En 1981-1982 sont prises des mesures de « changement », comme la France n’en avait pas connues depuis la Libération. Le SMIC et les allocations familiales sont augmentés pour relancer la consommation. L’audiovisuel est libéralisé (radios libres). De grands groupes bancaires et industriels sont nationalisés. Les lois de décentralisation donnent davantage de pouvoirs aux régions.
En 1982, le chômage croissant et l’inflation obligent le gouvernement à appliquer une politique de rigueur (blocage des prix et des salaires).
2) La cohabitation : une situation inédite
Les mesures de rigueur sont très impopulaires et, en 1986, la droite remporte les élections législatives. Mitterrand, président de gauche, doit nommer un Premier ministre de droite, Jacques Chirac. C’est la première cohabitation.
Le président garde la main en politique étrangère tandis que le Premier ministre mène la politique intérieure : les institutions résistent, même si l’entente entre les deux hommes est parfois difficile.
Chirac privatise des secteurs nationalisés par la gauche. Cependant, il échoue dans sa lutte contre le chômage et il est battu à l’élection présidentielle de 1988 par Mitterrand.
3) Le second septennat de F. Mitterrand (1988-1995)
À la fin des années 1980, la France profite d’une légère reprise de la croissance économique. Le Premier ministre socialiste, Michel Rocard, crée alors le revenu minimum d’insertion (RMI).
Mais la mondialisation fragilise l’économie et le chômage ne diminue pas. La popularité de la gauche est entamée. Aux élections législatives (1993), la droite l’emporte (deuxième cohabitation). Le Premier ministre de droite, Édouard Balladur, applique une politique de rigueur.
En 1995, Chirac accède à la présidence de la République, inaugurant alors la deuxième alternance.
Conclusion
De 1969 à 1995, droite et gauche alternent au pouvoir sans déclencher de crise politique, attestant la solidité des institutions de la Ve République.