L’Italie, un des pays fondateurs de l’UE, est membre de l’espace Schengen : elle participe pleinement à la coopération transfrontalière avec les États voisins. Ses frontières méridionales constituent néanmoins une limite de l’UE et son territoire l’une des routes migratoires vers le nord de l’Europe.
I. L’Italie, une frontière de l’UE
1) Point de passage et de surveillance
L’une des principales routes migratoires vers l’Europe est celle de la Méditerranée centrale, depuis la Libye ou la Tunisie vers l’Italie. Au sud de la Sicile, à seulement 140 kilomètres des côtes tunisiennes, l’île de Lampedusa en est un point d’entrée privilégié par les migrants.
Près de 120 000 arrivées ont été comptabilisées en 2017 par l’agence Frontex . Le passage se fait par voie maritime et est organisé par des réseaux de passeurs, en toute illégalité et dans des conditions très dangereuses.
Mots clés
« Triton » et « Themis » sont des missions de surveillance et de sauvetage en mer dirigées par Frontex.
Après un naufrage près de Lampedusa qui fait 336 victimes le 3 octobre 2013, la marine italienne met en place l’opération humanitaire « Mare nostrum » afin de secourir en mer les migrants. Celle-ci est remplacée en 2014 par la mission européenne « Triton », puis « Themis » en 2018.
2 ) L’Italie et la gestion des flux migratoires
L’Italie est un pays de transit, vers les pays du nord de l’Europe. La question migratoire crée de plus en plus de tensions avec les voisins européens : la France reproche par exemple à l’Italie d’avoir fermé ses ports aux navires des organisations non gouvernementales (ONG), tandis que Rome dénonce le manque de solidarité et le renvoi des migrants en Italie.
Face à cette situation, le gouvernement italien cherche à « externaliser » sa frontière méridionale. En mai 2017, il conclut des accords controversés avec la Libye, le Niger et le Tchad afin d’installer des centres d’accueil sur leur territoire et ainsi empêcher les migrants de traverser la Méditerranée.
L’Italie adopte en parallèle une stratégie de « dissuasion totale ». En juin 2018, Rome refuse que le bateau humanitaire Aquarius, avec à son bord 630 migrants sauvés en mer, accoste dans ses ports. En novembre 2018, le gouvernement impose l’enfermement des migrants dans des centres d’accueil et autorise l’usage de la force à leur encontre.
II. Les relations transfrontalières
1) Renforcer les liens au sein de l’UE
Mot clé
Interreg est un programme de l’UE visant à soutenir la coopération entre les régions européennes à travers le financement de projets communs.
Avec les pays de l’UE, l’Italie multiplie les formes de coopération, notamment dans le cadre d’Interreg. En 2011, le groupement européen de coopération territoriale (GECT) « Tyrol-Haut Adige-Trentin » voit le jour entre l’Italie et l’Autriche. Il permet de favoriser les échanges dans cette région.
Les flux entre l’Italie et ses voisins sont également favorisés par l’UE qui finance de grandes infrastructures, tel le projet de tunnel transalpin ferroviaire Lyon-Turin. Celui-ci, bien que largement contesté, vise à développer le fret et le trafic passager.
2 ) Tisser des partenariats hors UE
La péninsule italienne est aussi un pont vers les Balkans. Des lignes de ferry permettent ainsi de traverser la mer Adriatique, reliant deux littoraux touristiques.
L’Italie tisse également des liens avec les pays hors UE. Le programme Italie-Tunisie s’intègre à la Politique européenne de voisinage. Il concerne cinq provinces de Sicile et six régions côtières de Tunisie.
ZoomLa frontière franco-italienne : entre coopération et tensions
Le groupement européen de coopération territoriale (GECT) Parc européen Alpi Marittime-Mercantour a été créé en 2013 entre le Parc national du Mercantour et le Parco naturale delle Alpi Marittime.
Dans le cadre de la procédure Dublin, la police française refoule les migrants à la frontière, à Vintimille ou dans la vallée de la Roya notamment.