Les fossiles ont permis de reconstituer l’histoire de nos origines. Certains de nos ancêtres vivaient il y a 7 millions d’années et possédaient déjà des innovations évolutives propres à la lignée humaine.
I. L’étude d’un fossile d’Australopithèque
1) Les caractéristiques du crâne
Les Australopithèques, dont fait partie Australopithecus afarensis, ont un faible volume crânien et une mandibule en forme de U proches de ceux du chimpanzé. De plus, leur mâchoire est projetée vers l’avant : on parle de prognathisme, comme c’est le cas pour le chimpanzé (doc. 1).
Doc 1 Comparaison de 3 crânes de Primates
Sur les trois schémas, la flèche indique la position et l’orientation du trou occipital.
Le trou occipital des Australopithèques a une position intermédiaire entre celle du chimpanzé, qui se trouve vers l’arrière, et celle d’Homo sapiens, centrée.
Mot clé
Le trou occipital est l’orifice à la base du crâne où s’insère la colonne vertébrale. Sa position renseigne sur la position générale du corps et donc sur la bipédie.
2) Les caractéristiques du squelette
Le bassin des Australopithèques, court et large (doc. 2), ressemble beaucoup à celui d’Homo sapiens, ce qui a permis d’attester qu’ils étaient bipèdes.
Les Australopithèques grimpaient mieux aux arbres que Homo sapiens, mais avaient un style de bipédie moins efficace.
La bipédie des Australopithèques est une des innovations évolutives caractéristiques de la lignée humaine, mais la morphologie de leur crâne ne permet pas de les classer dans le genre Homo. Ils partagent un ancêtre commun avec le genre Homo et ont vécu en Afrique de –4,2 Ma à –2 Ma environ.
Doc 2 Vue frontale et supérieure du bassin de trois primates
D’après Journal of Human Evolution.
II. Des liens de parenté souvent remis en cause
Les fossiles plus anciens que les Australopithèques, très incomplets, révèlent aussi l’existence d’individus bipèdes. Ils sont datés de –6 à –7 Ma, comme c’est le cas pour Toumaï (Sahelanthropus tchadensis), ou de –6 Ma pour Orrorin tugenensis. Ces fossiles, tous découverts en Afrique, font partie de la lignée humaine et ont permis de situer la séparation entre la lignée du chimpanzé et celle du genre Homo avant 7 Ma. La découverte de nouveaux fossiles interroge régulièrement les paléontologues et peut remettre en cause des liens de parenté.