Depuis 1947, l’URSS maintient sous sa coupe les démocraties populaires d’Europe de l’Est. Mais à la fin des années 1980, pour des raisons économiques et politiques, les régimes communistes s’effondrent. En 1991, l’URSS elle-même disparaît.
I. La chute des démocraties populaires (1989-1990)
1) Un contexte nouveau
Depuis 1985, Mikhaïl Gorbatchev, premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) met en œuvre la perestroïka (restructuration), pour moderniser l’économie, et la glasnost (transparence) en faveur de la liberté d’expression. Dans le monde communiste, les opposants y voient un exemple.
En matière de politique étrangère, Gorbatchev annonce que les dirigeants des démocraties populaires ne peuvent plus compter sur l’aide militaire de l’URSS.
2) La première vague de démocratisation (juin 1989)
En Pologne, des grèves poussent le général Jaruzelski à accepter le multipartisme et organiser des élections législatives en juin 1989. C’est un triomphe pour le mouvement d’opposition Solidarité (Solidarnosc) dont un leader, Lech Walesa, devient Premier ministre.
Info
Créé en 1980, le mouvement Solidarnosc regroupe les syndicats indépendants du parti communiste polonais.
En Hongrie, dès juin 1988, le communiste Janos Kadar est écarté du pouvoir par les réformateurs du parti. En juin 1989, ces derniers instaurent le multipartisme et ouvrent les frontières avec l’Autriche, première brèche dans le « rideau de fer ». L’année suivante, les premières élections libres sont remportées par l’opposition.
3) La seconde vague de démocratisation (nov.-déc. 1989)
En RDA se multiplient les manifestations réclamant la démocratie et la liberté de circulation. Gorbatchev en visite officielle en octobre encourage les dirigeants réformistes à répondre à ces revendications. Le 9 novembre 1989, les frontières sont ouvertes entre les deux Allemagnes : c’est la chute du mur de Berlin. Les deux États allemands sont réunifiés en octobre 1990.
En Tchécoslovaquie, la « révolution de velours » de l’automne 1989 permet à l’opposition dirigée par Vaclav Havel d’écarter les dirigeants communistes et d’organiser des élections libres pour juin 1990.
En Roumanie, Bulgarie et Albanie, la transition démocratique est plus difficile et tardive. La Yougoslavie sombre dans la guerre civile .
II. La disparition de l’URSS (1991)
1) La montée de la contestation
La perestroïka entraîne inflation et pénurie, qui mécontentent la population. Les réformateurs comme Boris Eltsine, leader du parti d’opposition Russie démocratique, réclament une libéralisation de l’économie.
La nomenklatura est hostile aux réformes. Les conservateurs, à l’instar d’Egor Ligatchev, numéro deux du régime, restent influents dans le parti. Face à eux, Gorbatchev renforce son pouvoir en cumulant la direction du parti et celle de l’État, puis en se faisant élire président de l’URSS par le Congrès des députés du peuple en 1990.
Mot-clé
La nomenklatura désigne l’ensemble des responsables politiques et économiques de l’Union soviétique qui bénéficient de privilèges.
Dès 1990, trois républiques d’URSS (Lituanie, Lettonie, Estonie) proclament leur indépendance ; elles sont suivies par la Fédération de Russie. Gorbatchev fait intervenir l’Armée rouge en janvier 1991 en Lituanie.
2) La dislocation de l’union
En août 1991, une tentative de coup d’État des conservateurs échoue grâce à l’intervention de Boris Eltsine, président de la Russie élu au suffrage universel. Le même mois, huit Républiques proclament leur indépendance.
En décembre, les dirigeants de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie annoncent la fin de l’URSS. Très affaibli, Gorbatchev démissionne de la présidence de l’URSS le 25 décembre 1991.