Être citoyen à Athènes au ve siècle avant J.-C.

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Athènes est l’une des plus importantes cités grecques de l’âge classique (Ve-IVe s. av. J.-C.). Outre son rayonnement culturel, elle doit sa renommée au fait d’avoir inventé un régime nouveau : la démocratie. Une démocratie directe, mais limitée.

I. Athènes et l’invention de la démocratie

1) La cité athénienne, lieu de naissance de la démocratie

C’est en Grèce que naît une construction politique originale : lapolis, ou cité-État. Installée sur un territoire (chôra) comportant une ville et la campagne environnante, la cité est avant tout une communauté de citoyens, c’est-à-dire un ensemble d’hommes partageant les mêmes lois.

Mot clé

Le terme démocratie est composé des mots grecs demos qui signifie le peuple, et cratos qui désigne le pouvoir, l’autorité.

Dans la cité d’Athènes, au cœur de l’Attique, le tyran Hippias est renversé en - 510. Après une lutte qui oppose les citoyens les plus riches au peuple, la démocratie est instaurée en - 508/507 par les réformes de Clisthène.

Ces réformes mettent en place une répartition des citoyens en dix groupes appelés tribus. Chaque tribu rassemble des citoyens de différentes conditions sociales et des différentes parties de la chôra, ceci afin d’assurer l’isonomia, c’est-à‑dire l’accès égal pour tous aux fonctions de pouvoir.

2)  Une démocratie directe

Dans chaque tribu, cinquante citoyens sont tirés au sort pour composer la Boulè, chargée d’étudier les projets de lois et de vérifier les comptes des magistrats, détenteurs d’une autorité.

Les citoyens siègent dans une assemblée, l’Ecclésia. Ils élisent les dix plus hauts magistrats, les stratèges, et votent les lois, les déclarations de guerre ou encore l’exil (ou ostracisme) des ennemis de la cité.

Les citoyens doivent se battre en cas de guerre. Ils participent à la religion civique autour du culte d’Athéna, déesse protectrice de la cité. Ils sont également tirés au sort pour siéger au tribunal du peuple, l’Héliée.

Info

La population d’Athènes (Ve s. av. J.-C.)

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◗ Sur 310 000 habitants, seuls 40 000 sont citoyens.

◗ 500 citoyens sont tirés au sort pour la Boulè.

◗ L’Ecclésia réunit environ 4 000 citoyens lors de ses sessions.

◗ 6 000 citoyens sont jurés au tribunal de l’Héliée.

II. Une démocratie limitée et inégalitaire

1) Le demos : une élite civique

À l’apogée d’Athènes, on compte environ 40 000 citoyens (13 % de la population). Au sein de ce demos, seuls les plus riches peuvent devenir stratèges.

Mini bio

Élu stratège à quinze reprises,Périclès (vers 495-429 av. J.-C.) étend la puissance d’Athènes sur le monde grec et décide la construction des monuments de l’Acropole.

Après la victoire de Salamine contre les Perses en - 480, acquise grâce aux rameurs des galères de guerre, les plus modestes voient leur rôle s’accroître. Périclès leur octroie vers - 450 une rémunération pour participer à la vie publique, le misthos.

Mais dans le même temps, l’accès à la citoyenneté est limité aux enfants de parents athéniens.

2) Les exclus de la démocratie politique

Les femmes athéniennes ne participent pas à la vie politique. Elles ont ­cependant des droits économiques et sociaux. Elles peuvent engager un procès à condition d’être représentées par un homme.

Les métèques sont les étrangers qui vivent à Athènes. Payant des impôts et pouvant être mobilisés dans l’armée, ils ne sont pas reconnus comme citoyens.

Même si leurs conditions de vie peuvent considérablement varier selon les cas, les esclaves ne disposent quant à eux officiellement d’aucun droit.