I. Analyse du sujet
Il existe trois manières d'analyser un sujet :
→ On cherche les mots-clés (ceux qui font référence à des connaissances de cours et qu’il faudra brièvement définir en introduction) qui indiquent le thème du sujet et le chapitre du cours à cibler.
→ Aussi, on cherche les mots pivots = ceux qui font « basculer » le sujet : « souvent », « ne pas / ne plus », « encore », « toujours », « qu’ », « doit-on/peut-on », etc.
→ Enfin, on regarde la consigne du sujet : s'il est question d'expliquer / de montrer / d'analyser / de comparer / de distinguer. Par exemple, on peut retrouver des problématiques commençant par « Dans quelle mesure ? », « comment / pourquoi »... Et vous saurez dans quel sens le sujet doit être traité : plutôt une démonstration, une description, une comparaison entre deux idées qui s’opposent (ou pas).
II. Une bonne problématique
Ce sera le fil conducteur, à savoir « le guide », qui vous permettra de trouver le bon chemin dans votre devoir. Vous pouvez formuler la problématique de la manière suivante, sans la reprendre dans votre copie : « Nous voulons démontrer que… »
Pour élaborer sa problématique, il faut mettre en évidence ce qui fait problème, ce qui fait débat dans le sujet. Elle doit être une question qui englobe toutes vos « sous-questions » qui seront, de fait, vos parties et sous-parties.
Exemple de problématique : Dans quelle mesure le progrès technique est-il un facteur de croissance économique ?
→ Sources de la croissance économique en rapport avec le progrès technique : extensive / intensive
→ Le progrès technique : on peut citer Robert Solow (économiste américain) ou un résidu du progrès technique qu'on appelle productivité globale des facteurs (PGF). Le progrès technique peut être recherché par divers investissements : capital technologique / physique, capital humain, capital public.
Problématique possible : Comment le progrès technique en tant que facteur de production et obtenu grâce aux investissements,peut-il générer une augmentation du produit intérieur brut (PIB) ?
III. Brainstorming
→ Le brainstorming, qui désigne une « technique de recherche d'idées originales [...] » (définition issue du Larousse), est à réaliser avant d'avoir pris connaissance du dossier documentaire, sinon vous pourriez bloquer ou orienter votre mémoire.
→ Il doit être rapide, débridé : il ne faut pas avoir peur de noter des éléments hors sujet, et laisser libre cours à sa mémoire.
→ Il ne faut pas se cantonner au cours ou à un seul chapitre (même si c’est essentiel), et n'hésitez pas à noter des faits d'actualité, des lectures, des films… Il faut réellement noter tout ce qui vous passe par la tête en rapport avec le sujet : ceci pourrait vous fournir des pistes pour l’ouverture ou l’accroche.
→ Ensuite, vous faites des regroupements d’idées et vous éliminez ce qui est hors-sujet.
IV. Étude des documents
Il faut exploiter et utiliser tous les documents dans votre dissertation.
→ Pour chaque document, il faut extraire les informations pertinentes à réutiliser dans la dissertation.
→ Faites un tableau sur un côté entier d'une feuille : définissez une case par document. Pour chacun, notez l'information principale, quelques chiffres et/ou exemples réutilisables dans la dissertation et les éventuels liens (en opposition, en complémentarité) entre les documents.
N'oubliez pas, pour les documents statistiques, de faire les calculs élémentaires si besoin (sans calculatrice) pour rendre les données plus parlantes, plus convaincantes dans votre développement : parler du double/du triple, mentionner des parts en % et des coefficients multiplicateurs (trois fois plus, ou trois fois moins), etc.
→ Il ne faut pas extraire toutes les informations mais seulement celles en rapport avec le sujet. En pratique, d'une à trois idées par document, le plus souvent.
→ Il ne faut pas se contenter de paraphraser les documents mais les citer avec des guillemets (« ») et analyser/commenter la citation. Dans votre développement, les références aux documents doivent être clairement écrites : « Comme on peut le voir dans le document x... »
Une information ou une idée dans un document n’est pas un argument mais le devient par votre travail d’explicitation de l’idée en rapport avec le sujet (c'est ce qu'on appellera le paragraphe AEI = affirmation, explication, illustration). Cependant, les arguments peuvent parfois être déjà formulés dans le document.
V. Élaboration du plan détaillé
→ Votre plan découle de la problématique et permet d’y répondre. Il se compose de questions et de sous-questions qui se trouveraient à l’intérieur de votre problématique qui est la question générale qui englobe toutes les interrogations.
→ Vous devez trouver deux axes et leur donner un titre résumant le contenu de la partie. En SES, on réalise le plus souvent deux parties : les plans en trois parties sont plus difficiles à mener et conduisent souvent à se répéter, à devenir hors-sujet ou même à avoir des parties déséquilibrées.
→ Triez vos idées issues du cours et des documents. Une idée peut être réutilisée plusieurs fois.
→ Opérez, à l’intérieur de chaque grande partie, à nouveau, des regroupements d’idées qui vous permettront de dégager vos sous-parties si vous ne les avez pas encore trouvées. Donnez leurs un titre résumant leur contenu. Les sous-parties doivent permettre de traiter la partie.
→ Chaque sous partie doit être composée d’au moins une paragraphe AEI. Il faut faire un alinéa ou saut de ligne pour chaque paragraphe.
→ Il n’est pas obligatoire de faire apparaître les titres de vos parties et sous-parties dans le devoir rédigé mais c’est conseillé car cela constitue souvent une aide pour éviter les oublis/les hors-sujets et cela permet au correcteur de mieux se repérer dans votre copie. Cependant, n’écrivez les titres que si ça vous aide.
Astuce : le plan détaillé doit tenir dans une feuille A4 pour en avoir une vue d’ensemble.
1) Une bonne introduction (10-20 % du devoir)
Cinq points sont essentiels pour rédiger une bonne introduction :
1. Débuter par une accroche (souvent une référence à l’actualité, au sens commun, une citation) ;
2. Fournir une définition synthétique de chaque mot-clé du sujet : il s'agit de reprendre et d'approfondir une définition dans le corps du devoir (si nécessaire, et en début de partie souvent) ;
3. Poser un questionnement à propos sujet, qui aboutit à la problématique ;
4. Formuler l'annonce de la problématique de manière explicite : ceci s'illustre, par exemple, par : « Nous allons démontrer que... » ;
5. Annoncer le plan (seulement les grandes parties).
Attention, quelques points de vigilance à avoir lors de la rédaction de son introduction :
1. L’introduction ne doit pas répondre à la question posée de la problématique ;
2. Il faut, si possible, une continuité entre les différents compartiments de l’introduction (un passage progressif entre les cinq points énoncés plus haut) ;
3. Si l'inspiration vous manque pour l'accroche, mieux vaut ne pas faire d’accroche du sujet du tout (et commencer directement par la définition des mots-clés) plutôt que d'écrire une accroche médiocre comme « De tout temps, l’homme [...] » ;
4. Pour annoncer le plan, procédez de la façon la plus simple et directe qui soit (Dans une première partie, nous verrons [...] ; puis dans une deuxième [...] ). Il est inutile d’annoncer les sous-parties (vous le faites en début de chaque partie à développer).
2) La rédaction (pas de limite de longueur)
→ Chaque grande partie commence par une phrase ou deux d’introduction : dans cette courte introduction, il faut rappeler le sujet et donc ce que vous allez démontrer. Entre les grandes parties, on rédige une phrase ou deux de transition (ça serait superflu si vous écriviez vos titres et sous-titres).
→ On doit voir physiquement les paragraphes (chacun commence par un alinéa).
→ On ne développe qu’un seul argument par paragraphe (c'est-à-dire qu’en comptant les paragraphes de votre devoir, on doit savoir combien il y a d’arguments).
Pour rappel, un paragraphe doit comporter : une affirmation, une explication et une illustration (n’affirmez jamais sans preuve ou sans développer un raisonnement, une explication en lien avec le sujet). Utilisez des données chiffrées pertinentes, dès que possible.
→ Pour finir, hiérarchisez vos arguments (donc vos paragraphes) du plus important au moins important.
3) La conclusion (8 à 15 lignes)
→ Elle fait le bilan du devoir (il faut un rappel des grandes étapes du raisonnement : donc les titres et sous-parties de votre plan détaillé) et répond explicitement à la problématique.
→ Elle propose un élargissement du sujet, une ouverture sur une question plus générale ou connexe. En SES, on ouvre souvent sur un autre chapitre, proche ou lié, du programme. Cette partie peut être facultative : il est donc conseillé de ne pas la faire, plutôt que de faire une ouverture médiocre comme : « On peut donc se demander, si un jour l’homme... »
Astuces : utilisez vos titres de sous-parties pour faire le bilan de votre dissertation.
VI. Relecture
Deux relectures sont à réaliser :
→ La première pour vérifier le sens des phrases : n’hésitez pas à les lires à voix basse pour vérifier si elles sont compréhensibles ;
→ Lors de la seconde relecture, oubliez le sens de ce que vous lisez et occupez-vous uniquement des accords (genre et nombre), des auxiliaires (avoir et être) et des conjugaisons (notamment avec les participes passé et les infinitifs).