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Dipty Chander étudie en 5ème année à EPITECH, et occupe le poste de Technical Account Manager chez Microsoft. Elle est aussi la présidente d’E-mma, une association qui a pour but de promouvoir la mixité dans les filières tech. Dans cette interview inspirante, Dipty nous raconte comment elle s’est engagée, son quotidien de femme ingénieure, ses projets et d’où lui vient sa passion pour l’informatique !
Publié le 09 Novembre 2017 à 11h42 | Adeline Arénas | 2 avis
Dipty : Mon engagement a toujours été là, quelque part. Mais c’est au moment de mon orientation que j’ai pour la première fois été freinée par des stéréotypes et des préjugés. Je voulais faire de l’informatique, et ma conseillère d’orientation m’a dit que c’était un milieu trop masculin, que je devrais me diriger vers autre chose. Elle m’a sorti une liste de formations qui n’étaient pas du tout ce que je voulais faire, comme le droit ou l’économie. Selon elle, comme il fallait prendre des notes sur un ordinateur, je ferais de l’informatique ! Elle n’avait pas du tout compris ce que je voulais faire, et pour elle les métiers de l’informatique n’étaient pas pour les femmes.
Quand je suis entrée à EPITECH, j’ai découvert que je n’étais pas la seule dans cette situation. Il y a 4% de filles dans l’école, ce qui représente à peine 10 à 20 filles par promo de 500 élèves, c’est la cata ! La plupart des femmes n’ont pas réussi à surmonter leurs freins, elles n’ont pas eu la force de poursuivre leur rêve. Je me suis dit que je voulais aider les filles, parce qu’il n’est jamais trop tard pour se réorienter ou intégrer la formation qui nous plaît ! Je me suis donc engagée dans E-mma. J’interviens aussi auprès des parents et des seniors, c’est important. Il faut leur dire que si leur fille est passionnée par l’informatique, elle doit y aller ! C’est vrai, ce n’est pas un secteur facile, il faut s’accrocher et je le vois tous les jours. Mais c’est aussi grâce à nos échecs qu’on peut avancer.
➜ À voir aussi : 3 questions à Emmanuel Carli, directeur général d'EPITECH : « L'informatique s'applique dans tous les secteurs, les potentialités sont infinies »
Pendant mon collège-lycée, je faisais beaucoup de diapos sur mon ordi, des vidéos, j’adorais ça. Je me demandais tout le temps : comment marche Windows Movie Maker ? Qu’est-ce qui le fait fonctionner ? J’étais curieuse. L’informatique est un secteur qui bouge vite, qui évolue sans arrêt, les logiciels le montrent. Je voulais savoir ce qui se cachait derrière ce mystère complet !
Régulièrement. C’est un milieu très masculin. Dès qu’une femme entre dans une pièce remplie d’hommes, ils vont aussitôt se demander : pourquoi est-ce qu’elle est là, est-ce qu’elle s’est perdue ? Je vois deux profils d’hommes dans ce secteur : ceux qui sont bienveillants et vont nous encourager, et ceux qui vont nous tirer vers le bas. Il y a aussi ceux qui vont voir arriver une femme jeune et qui a réussi. Ils seront impressionnés, mais ils vont immanquablement se comparer à elle, en se demandant pourquoi elle est plus brillante.
Je suis actuellement en 5ème année à EPITECH. Je ne compte pas m’arrêter dans mon engagement pour la mixité dans les filières tech ! Je souhaite aussi impliquer les hommes sur le sujet. Après mes études, je veux travailler dans une entreprise où la question de la diversité est importante, ce qui est déjà le cas chez Microsoft. Je veux aussi continuer à promouvoir la place de la femme dans la tech. Je vais également lancer une chaîne Youtube, qui montrera des role models féminins qui travaillent dans la tech, et qui permettra aussi d’aborder des notions dans ce domaine.
Mon objectif est plus global. Est-ce que les filles s’intéressent davantage aux métiers du numérique ? Oui, et je vois du progrès. C’est dans les métiers les plus tech que ça pèche beaucoup. Je travaille avec Monsieur Carli sur la façon d’aborder les métiers tech, de présenter les cours. Quitte à avoir plus de visuel dans ce domaine.
Quand je suis chez Microsoft, je vois que l’idée de diversité occupe une place importante dans nos projets. Cependant, la plupart des entreprises de ce type ne prennent pas en compte la vision des femmes, comment elles vont utiliser les logiciels ou les produits qui sont fabriqués ! C’est pour ça qu’il y a besoin de plus de femmes dans les équipes.
Concernant l’informatique, il y a trois mots qui m’ont toujours permis d’avancer dans les moments les plus durs, quand une soutenance se passait mal par exemple. La passion, parce que c’est très important d’être passionné par ce qu’on fait. Persévérer, aussi, c’est la clé. Enfin, continuer à croire, avoir le courage d’avancer malgré les échecs.
➜ Voir le dossier : Ingénieur au féminin : devenir une femme scientifique
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