Simulation orale 2 - Gardien de la paix

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Épreuve orale
Concours externe
25 minutes

L'exposé du candidat

Je m’appelle Henri Thomas, j’ai 30 ans, je suis marié et ai un enfant. Mon épouse est professeure des écoles et nous habitons à Q.

Concernant mes études et mon cursus professionnel, j’ai un BTS de commerce que j’ai obtenu après un baccalauréat Économique et Social. J’ai ensuite obtenu un emploi d’agent commercial chez un opérateur téléphonique dans une agence du centre de ville de Q., poste que j’occupe encore actuellement mais avec le statut de co-gérant.

Je me présente devant vous car après ces quelques années passées dans le secteur privé, je souhaite changer de métier et me mettre au service des autres, notamment pour assurer leur sécurité et leur tranquillité. C’est un changement majeur d’orientation professionnelle, je le reconnais mais ce choix s’inscrit dans une réflexion de longue date. Je voulais faire ce métier dès mon plus jeune âge et j’avais tenté le concours de gardien de la paix après l’obtention de mon baccalauréat, mais j’avais manqué l’écrit à l’époque. Étant en couple à cette époque, j’ai opté pour des études rapides qui me permettraient de trouver un métier rapidement. J’ai donc fait des études de commerce et obtenu sans difficultés mon diplôme. J’ai été recruté tout de suite dans une agence de vente en téléphonie et j’occupe ce poste depuis plus de huit ans. Ce métier me permet de vivre mais ne correspond pas à mes aspirations profondes. C’est pour moi un métier « alimentaire », et je souhaite maintenant exercer la profession de gardien de la paix qui était ma vocation d’origine.

Pourquoi vouloir être gardien de la paix ? C’est tout simple. C’est en effet pour moi une activité avec des valeurs fortes comme le courage, le dévouement, l’intégrité. Mon activité commerciale est tout à fait honorable mais je n’y retrouve pas ces valeurs-là. De plus, on est au service de la sécurité des citoyens et on se doit tous les jours de les protéger, ce que je trouve « noble ».

Concernant ma connaissance de la police nationale, j’ai des amis qui sont gardiens de la paix et qui dans nos soirées me racontent leur quotidien, leur travail en police-se- cours et les interpellations qu’ils peuvent être amenés à réaliser. Je les écoute avec beaucoup d’attention et je m’imagine en situation, me demandant comment je gérerais telle ou telle situation difficile. Est-ce que j’aurais par exemple le sang-froid nécessaire pour affronter des conflits avec des personnes alcoolisées ? Me connaissant, je sais que j’en serai capable et c’est pourquoi je me présente devant vous.

De même, en tant que co-gérant de mon agence, j’ai souvent eu affaire aux services de police dans le cadre de tentatives frauduleuses d’ouverture de ligne et j’ai souvent été entendu dans le cadre d’enquêtes d’escroquerie par le commissariat de Quimper, ce qui m’a permis de découvrir plus précisément le minutieux travail d’investigation des procéduriers. Je comprends bien que mon parcours puisse vous étonner mais mes motivations sont là et j’ai une volonté farouche de réussir dans un métier qui me plaira.

Ce que je sais en outre de cette activité c’est aussi, au-delà de ces contacts réguliers ou des conversations avec des policiers, ce que j’ai lu, dans les livres ou découvert sur les sites internet. Être gardien de la paix, c’est tout d’abord patrouiller, que ce soit à pied, en scooter ou en voiture et intervenir sur des différents sur la voie publique, des personnes en état d’ébriété qu’il faudra amener à l’hôpital puis en dégrisement, régler des problèmes de couples parfois très violents. C’est la vie de tous les jours dans ce qu’il y a parfois de pire. C’est prendre des plaintes et s’inscrire dans une chaîne pénale où le rôle de la police est de mettre des individus à disposition de la justice pour que des décisions soient prises, que ce soit éventuellement des convo- cations devant le tribunal ou des mises en détention.

Mais c’est aussi toute une palette de métiers qui va de la gestion des manifestations, au renseignement en passant par la police aux frontières afin de lutter contre l’im- migration irrégulière. Je sais aussi que je pourrai faire de l’investigation dans des services d’enquête, voire plus tard dans des services spécialisés afin de lutter contre la criminalité organisée. C’est aussi pour cette variété de choix que je me présente devant vous car je sais que je trouverai ma place dans la police nationale.

Mon expérience professionnelle est pour moi un atout car j’ai dû acquérir la rigueur nécessaire pour pouvoir satisfaire mes clients. Cette rigueur, je l’ai démontrée par la connaissance des produits que j’avais à vendre. Certes, le métier pour lequel je postule est foncièrement différent mais je sais que j’aurai besoin de rigueur pour l’exercer. J’ai su faire mes preuves dans une activité exigeante sur laquelle on est constamment jugés par ses responsables et qui nécessite de la force de caractère.

Je suis conscient des risques de ce métier et du danger que je prendrai et j’en ai discuté avec mon épouse mais je sais que c’est cette profession que j’espère maintenant exercer de tout mon cœur.

Je suis à votre disposition pour vous évoquer plus avant mes motivations.

L’ENTRETIEN AVEC LE JURY

Jury : Vous avez une expérience strictement commerciale sans aucune connaissance particulière et précise de notre institution. Vous nous indiquez les raisons qui sont pour vous un atout mais pouvez-vous être plus explicite sur ce point ?

Candidat : Comme je vous l’ai indiqué, j’ai fait mes preuves puisque je suis passé du statut d’agent de vente à celui de co-gérant de mon agence. J’ai réussi dans mon secteur et je pourrais continuer avec la perspective de gérer mon agence mais je souhaite ardemment faire un métier qui me plaît au service des autres. De par ce métier, j’ai appris à avoir un contact facile avec les gens et cela me servira tous les jours en tant que gardien de la paix.

Jury : Vous avez évoqué la diversité des métiers au sein de la police nationale. Dans quelle direction d’emploi vous voyez-vous évoluer à l’avenir ?

Candidat : Je sais qu’en sortie d’école, je serai sans doute affecté à la préfecture de police ou à la Direction Centrale de la sécurité publique en unité de service général. J’y découvrirai le travail de voie publique et ce sera une excellente expérience. Mais à titre personnel, je me vois bien en service d’investigation. Comme je vous l’ai indiqué, j’étais en contact régulier avec des enquêteurs et je sais que cela me plaira beaucoup.

Jury : Vous habitez dans une ville agréable de province et votre réussite éventuelle au concours vous amènera inéluctablement à quitter cette ville pour aller habiter a priori en région parisienne. Y êtes-vous préparé ?

Candidat : En effet, j’en suis parfaitement conscient mais en ayant aussi discuté avec ma compagne, elle me suivra dans mes choix et en tant que professeure des écoles, elle n’aura pas de difficultés pour retrouver un poste. Mon choix professionnel prime et si je veux un jour retourner en province, je ferai une demande de mutation.

L’AVIS DU JURY

Cet oral dure environ 4 minutes. Ce profil de volonté de reconversion professionnelle avec un changement total d’orientation se rencontre de plus en plus fréquemment chez les candidats au vu du nombre important de postulants. De nombreuses personnes se rendent compte en effet qu’elles ne sont pas heureuses dans leurs activités et souhaitent intégrer les rangs de la police nationale.

Cette démarche n’est pas mal perçue par les jurys car la police est preneuse de toutes les expériences professionnelles, même quand elles sont profondément éloignées de ce métier de sécurité.

L’objectif du candidat est alors d’étayer particulièrement ses motivations et de convaincre lors de cet oral que ce n’est pas un coup de tête ni une volonté de devenir fonctionnaire pour la simple sécurité de l’emploi.

Il doit donc particulièrement insister sur les raisons qui le poussent à changer de cursus et à vouloir exercer cette nouvelle activité.
De même, il doit s’attacher à connaître l’institution police en s’étant particulièrement documenté sur le métier de gardien de la paix, les directions d’emploi et la nature du travail au quotidien. Toute la documentation nécessaire est accessible sur Internet et les sites spécifiques.
Dans cette simulation, le candidat énonce les raisons de son choix et l’on sent dans ses propos une connaissance affirmée du métier qui prouve qu’il s’est bien renseigné au préalable.

Il répond ensuite aux questions en revenant sur ce qu’il a déjà énoncé, ce qui démontre une continuité et une certitude dans son choix.
Les trois questions posées sont en effet récurrentes, à savoir l’affirmation de motivations, le type d’emploi que l’on veut occuper ou le lieu géographique d’exercice. Le candidat devra avoir en tête la réponse à ces interrogations éventuelles. L’affirmation étayée des motivations et une connaissance précise du métier sur lequel le candidat postule sont la base de la réussite de cet oral.