Quelles sont les grandes questions économiques et leurs enjeux actuels ? : tout savoir

icône de pdf
Signaler

Les agents économiques et les différents types de biens et services

A) La notion de besoin

En économie, les besoins se définissent par rapport à une sensation de manque qui nous pousse à agir pour la faire cesser. Le manque s’éprouve. Il est facile d’imaginer ce qu’est un besoin à partir de la sensation de la soif ou de la faim. Cependant, la particularité des besoins économiques est qu’ils ne peuvent être satisfaits qu’en se procurant des biens sur un marché. Les besoins affectifs ne sont pas des besoins économiques.

B) Les différents types de besoins

Les besoins doivent être hiérarchisés. Ils ne sont pas tous de même nature car certains mettent en jeu notre survie. Il faut donc les satisfaire en priorité. Si nous arrêtons de nous alimenter ou de boire durablement, l’issue est hélas fatale alors que si nous arrêtons d’utiliser notre téléphone portable, notre intégrité physique n’en sera pas affectée.

Ainsi, les économistes distinguent les besoins primaires des besoins secondaires. Il faut satisfaire en priorité les besoins primaires car ils sont vitaux, tandis que les besoins secondaires sont créés par la société :

les besoins primaires (ou physiologiques) sont : se nourrir, boire, se vêtir, s’abriter des intempéries en se logeant et se soigner ;

les besoins secondaires (ou sociaux) sont tous les autres besoins comme se divertir, se distinguer des autres avec des vêtements ou des accessoires à la mode.

Les besoins secondaires sont par nature illimités puisqu’ils répondent avant tout à un besoin de différenciation, de reconnaissance, d’appartenance à un groupe ou à une classe sociale ou d’expression d’un pouvoir d’appropriation d’une ressource rare convoitée par les autres.

Comme les besoins sont la somme des besoins primaires et secondaires de tous les individus, ils sont globalement illimités tant nos désirs sont variés et infinis.

C) Les biens et les services

Les biens et les services sont utilisés pour satisfaire nos besoins. Le niveau de technologie, la quantité de travail ou la main-d’œuvre disponible pour transformer les ressources naturelles inégalement réparties sur la planète, amènent parfois à ne produire qu’une quantité limitée de biens sur une période donnée.

a) La classification des biens et services

Les biens sont classés par les économistes en fonction de plusieurs critères : leur utilisation finale, leur durée d’utilisation, ou leur forme matérielle ou immatérielle :

les biens qui servent directement à la satisfaction de l’utilisateur final sont les biens de consommation. Ils sont détruits dans leur utilisation ou consommés. Celui qui satisfait ainsi ses besoins est un consommateur. Un vêtement, un sandwich sont des biens de consommation ;

les biens qui sont utilisés pour produire comme les outils et les machines sont des biens de production ;

les biens qui sont rapidement dégradés sont les biens non durables comme un aliment alors qu’une voiture est un bien dont la durée de vie est plus longue ;

les biens qui ont une durée de vie longue sont qualifiés de biens durables ;

les biens qui ont une existence physique sont des biens matériels ;

les biens qui n’ont pas d’existence comme les logiciels ou les brevets sont dits « intangibles » : ce sont des biens immatériels.

Les services sont également immatériels. Ils ont la particularité d’être produits et consommés simultanément. Pour certains économistes, les services sont inclus dans les biens car ils sont une production.

b) Les biens et services en quantité limitée

Dans les activités de production telles que la restauration, les biens sont en quantité limitée. En effet, il y a une limite au nombre de menus qu’un restaurant d’une enseigne de restauration rapide peut servir sur le temps du déjeuner. Cette limite est fonction du nombre de salariés, de l’organisation des tâches, des ingrédients disponibles. Même si le nombre de clients augmente subitement, il ne sera pas forcément possible de satisfaire leur appétit. On peut généraliser ce constat à toutes les activités de production comme l’agriculture, la pêche, l’extraction minière ou l’industrie.

À retenir

Les biens en économie et les services sont le résultat d’une activité de production qui transforme ou rend les ressources naturelles disponibles. Ces biens sont donc disponibles à un moment donné en quantité limitée. Il y a par conséquent une rivalité plus ou moins grande entre les acteurs de l’économie pour pouvoir les utiliser.

La quantité de ressources disponible est donc une contrainte pour l’activité économique. Cette contrainte peut être repoussée temporairement par la technologie employée mais la quantité de ressources disponibles dans la nature à un moment donné est nécessairement finie.

c) Les biens et services en quantité illimitée

On dit que des biens sont libres lorsqu’ils sont disponibles en quantité illimitée et qu’il n’y a pas de rivalité entre les utilisateurs. L’air que nous respirons est un bien typiquement libre puisqu’il est disponible à l’infini et que notre respiration ne limite pas celle des autres êtres vivants. L’eau douce potable est en revanche devenue un bien économique précieux qui nécessite un traitement préalable avant de la consommer. D’autant que certaines régions du monde en manquent cruellement comme au Moyen Orient ou dans le Sahel.

D) La rareté relative des biens et la valeur

La rareté est à l’origine de la valeur des biens car plus un bien est rare, plus un agent économique est prêt à dépenser pour se le procurer. Au contraire, au fur et à mesure qu’un besoin est satisfait, on lui accorde moins de valeur.

Ainsi, l’utilité de consommer une unité supplémentaire de bien décroît proportionnellement à la satisfaction de nos besoins. On appelle l’utilité marginale, l’utilité de consommer une unité supplémentaire d’un bien ou d’un service. Cette utilité est décroissante.

Exemple

Pour comprendre, imaginez que vous avez soif. Quel que soit votre budget, vous payerez cher pour obtenir un verre d’eau mais après plusieurs verres d’eau, vous n’êtes plus prêt à dépenser beaucoup de ressources pour obtenir un nouveau verre.

Les décisions du consommateur et du producteur

A) La rareté relative des ressources impose des choix rationnels

Les choix économiques des agents économiques sont en effet rationnels car ils optimisent l’utilisation de ressources rares :

si un consommateur préfère les pommes aux poires et les poires aux raisins, alors il ne serait pas rationnel qu’il préfère les raisins aux pommes. Les préférences des consommateurs sont donc logiquement ordonnées ;

si une personne fait un choix de consommation qui ne suit pas l’ordre logique, il diminue la satisfaction qu’il peut retirer de sa consommation d’un panier de biens, donc ce panier lui est moins utile. Ainsi, si le consommateur conserve les mêmes préférences que précédemment, le panier de biens composé de 3 poires, 2 pommes et une banane sera toujours préféré à celui composé de 2 poires, 2 pommes et 2 bananes car les poires lui procurent plus de satisfaction que les bananes. Le consommateur rationnel cherche toujours à maximiser son utilité.

B) La rareté relative des ressources exerce une contrainte économique

La rareté a un impact sur les décisions des différents acteurs de l’économie :

les dépenses ne permettent de satisfaire les besoins que dans la limite du budget disponible. Le budget est donc une contrainte économique. Le consommateur cherche à obtenir la plus grande satisfaction possible pour la dépense budgétaire la plus faible possible ;

les producteurs doivent faire des choix qui tiennent compte de l’évolution des coûts de production pour rester rentables. Ils cherchent à avoir les coûts les plus faibles possible pour en tirer un profit maximal ;

à cela s’ajoutent d’autres contraintes qui font l’objet de choix rationnels des acteurs de l’économie : le temps, l’espace et l’information. La durée d’activité est contrainte par le temps d’activité naturel des individus. Il y a des coûts de déplacement et d’accès à l’information.

C) Le calcul du coût d’opportunité

Ce coût permet de déterminer, entre deux alternatives, celle qui est la plus avantageuse, donc la plus utile. En raison des contraintes économiques, quelle que soit l’utilité que nous accordons à un bien ou à une action, il n’est pas possible de satisfaire tous nos désirs.

Le coût d’opportunité est le coût du renoncement à une option. Il faut comparer tous les coûts cachés des deux opportunités pour prendre la meilleure décision possible.

Exemple

Faut-il signer un contrat de travail temporaire dans une entreprise de restauration rapide l’année de terminale pour se faire de l’argent de poche ou se consacrer entièrement à sa scolarité pour obtenir son baccalauréat ? Doit-on acheter un véhicule comptant ou emprunter ? Faut-il investir ou placer une somme d’argent ?

D) Le coût moyen, le coût marginal et le prix de vente

Les décisions du producteur s’appuient sur la comparaison du coût moyen, du coût marginal et du prix de vente.

Le coût moyen correspond au coût total divisé par la quantité produite sur une période donnée. Il se calcule de la façon suivante : coût moyen = coût total / quantité produite.

Exemple

Si une entreprise produit 1 000 unités pour un coût total de 20 000 €, le coût moyen d’une unité est de 20 € (soit 20 000 /1 000).

Le coût marginal est le coût d’une unité supplémentaire produite. Cela correspond à la variation relative des coûts pour une unité supplémentaire produite. C’est, d’un point de vue mathématique, le coefficient directeur de la tangente en un point de la courbe des coûts ou plus précisément, la dérivée en un point de l’équation des coûts : coût marginal = (dt coût total/dt)/ (dt quantité/dt)

Exemple

Si cette même entreprise produit 1 001 unités pour 20 080 €, le coût marginal d’une unité est de 80 € (soit 20 080 € – 20 000 €) mais le coût moyen devient 20,06 € (20 080/1 001). Quand le coût marginal augmente, le coût moyen augmente.

Le prix de vente unitaire d’un produit sur un marché concurrentiel est une constante qui ne dépend pas de l’entreprise. On dit alors que le producteur est « preneur de prix ». En effet, le prix auquel il vendra sa production est celui que les demandeurs sont prêts à payer. S’il fixe un prix de 10 € l’unité alors que ses clients ne veulent pas payer plus de 8 €, il ne vendra pas ou devra baisser ses prix à 8 € pour écouler sa marchandise. Évidemment, ses prix unitaires ne doivent pas être inférieurs à ses coûts de production.

La décision du producteur de mettre en production dépend de la comparaison du coût moyen et du coût marginal par rapport au prix de vente unitaire. Les quantités optimales à produire correspondent soit à un optimum technique, soit à un optimum économique :

l’optimum technique est atteint quand le coût marginal est égal au coût moyen. Cela se produit quand le coût moyen est au minimum. Le profit est alors maximal ;

l’optimum économique est atteint quand le coût marginal est égal au prix unitaire de vente. Au-delà, il n’est plus rationnel de produire car chaque unité supplémentaire produite l’est à perte.

Si le coût moyen est supérieur au prix de vente unitaire, alors le producteur fait des pertes, de même si le coût marginal est supérieur au prix de vente unitaire.

Le choix du producteur se représente graphiquement de la façon suivante :

e12ead96-e859-432d-ad53-25395e389aa7

Les échanges économiques

A) La spécialisation des acteurs de l’économie

Elle est le résultat des calculs de coûts d’opportunité : les producteurs optimisent l’utilisation de leurs ressources en abandonnant les activités qui génèrent le moins de profits pour se concentrer sur celles qui leur sont individuellement les plus utiles. Pour satisfaire leurs besoins, les agents économiques sont en relation les uns avec les autres. Ils sont reliés par des flux réels de marchandises ou des flux monétaires grâce à l’intermédiaire d’un marché.

B) Le marché

Le marché est le lieu réel ou fictif où se rencontrent toutes les offres des producteurs et toutes les demandes solvables des consommateurs. Sur le marché se forme un prix d’équilibre quand toutes les offres et toutes les demandes sont satisfaites.

Il existe 3 principaux marchés en économie : le marché des biens et des services où se rencontrent les offres et les demandes de biens et de services ; le marché du travail où se rencontrent les offres de travail de ceux qui recherchent un emploi et les demandes de travail des employeurs ; le marché financier où se rencontrent les agents économiques qui ont un excès d’épargne avec ceux qui ont un besoin d’épargne pour financer leur activité. En général, les ménages ont un excès d’épargne et ils offrent leur épargne aux entreprises qui ont un besoin de financement.

C) Les agents économiques

Ils se distinguent par la fonction principale qu’ils assurent dans l’ensemble de l’économie.

a) Les ménages

Un ménage est constitué par l’ensemble des personnes qui vivent sous un même toit. L’intérêt pour l’analyse de l’économie est que cet ensemble de personnes fait des choix budgétaires communs pour l’utilisation de ses ressources financières.

La fonction principale d’un ménage est de consommer des biens et des services pour satisfaire ses besoins.

Attention

Il ne faut absolument pas confondre les notions de famille et de ménage. Les membres d’une famille sont liés entre eux par des liens de parenté sans nécessairement vivre sous un même toit et donc faire les mêmes choix de consommation courante. Par exemple, un étudiant n’habite pas forcément avec ses parents. Dans ce cas, il fait ses propres courses et ses choix de dépenses sont distincts de ceux de ses parents. On a bien une seule famille mais deux ménages.

b) Les entreprises ou les sociétés non financières (SNF)

Une entreprise est un ensemble de ressources matérielles, humaines et financières coordonnées et structurées dans le but de produire des biens et services destinés à être vendus sur un marché.

La fonction principale de l’entreprise est de produire des biens et des services marchands, c’est-à-dire destinés à être vendus sur un marché.

c) L’État ou les administrations publiques (APU)

L’État est l’agent composé des collectivités territoriales comme les communes, les départements, les régions, les administrations centrales tels que les différents ministères et les établissements de droit public comme la Sécurité sociale.

La fonction principale de l’État est de fournir des biens et des services non marchands aux autres agents économiques. On dit qu’ils sont non marchands car ils ne sont pas destinés à la vente. Ils sont financés par les impôts et les taxes prélevées sur les ressources des autres agents économiques.

Remarque

Il existe un autre secteur institutionnel pour la comptabilité nationale : les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) dont le rôle est de fournir des services non marchands aux ménages. Ce secteur est composé principalement d’associations, de syndicats, d’organisations à but non lucratif de droit privé dont la consommation est souvent rattachée à celle des ménages.

d) Les institutions financières ou sociétés financières (SF)

Les institutions financières représentent l’agent économique composé des banques et des divers organismes de crédits auquel s’ajoute le Trésor public.

La fonction principale de cet agent est de fournir des moyens de paiement aux autres agents économiques et surtout de financer leurs activités avec des prêts bancaires.

e) Le reste du monde

Le reste du monde regroupe tous les agents économiques de nationalités étrangères qui font des opérations d’importation et d’exportation avec les agents économiques nationaux.La fonction principale du reste du monde regroupe toutes les fonctions des agents économiques qui le composent, c’est-à-dire la consommation, la production de biens et de services marchands et non marchands ainsi que le financement.

D) Le circuit économique

L’ensemble des nombreux flux d’échange forme le circuit économique, système qui permet d’avoir une représentation d’ensemble du fonctionnement de l’économie. Les agents sont liés les uns aux autres par des flux réels (achat de biens et services) qui circulent en sens inverse des flux monétaires (paiement de ces biens et services).

1ad858ba-ef18-4deb-86a9-92c1fce5c21b

Dans le circuit économique, les dépenses des uns sont les ressources des autres, comme le montre le schéma ci-dessus. Les ménages achètent des biens et des services aux entreprises, ce qui a comme impact l’augmentation de leur chiffre d’affaires. Ces ressources financières sont utilisées par les entreprises pour rémunérer le travail fourni (par les ménages) aux entreprises. Le paiement des salaires est une dépense pour les entreprises mais c’est une ressource pour les ménages qui pourront l’utiliser pour satisfaire leurs besoins. Ceci illustre une opération de répartition de la richesse créée par les entreprises. Cette richesse peut aussi être distribuée à l’État sous la forme d’impôts et de taxes ou aux institutions financières sous forme d’intérêts liés aux remboursements d’emprunts.

Il y a 3 opérations principales réalisées dans le circuit économique : la consommation (parfois appelée aussi dépense), la production et la répartition.

d7578625-9e0c-4761-8dad-563b2ec48e0f

La représentation d’ensemble du circuit économique à 5 agents

Cette représentation permet d’acquérir une compréhension d’ensemble du fonctionnement de l’économie :

si le flux des achats des ménages diminue (donc que la consommation baisse), alors le chiffre d’affaires des entreprises diminuera ;

si le chiffre d’affaires des entreprises baisse, les entreprises chercheront à réduire leur production et leurs coûts de production. Par conséquent, les flux de travail et les salaires diminueront.

Pour maintenir le niveau de production, il faut compenser la baisse de la demande des ménages auprès des entreprises par l’accroissement des dépenses publiques auprès des entreprises ou par plus d’exportations vers le reste du monde en réponse à la demande des agents économiques étrangers.

INFO

N’hésitez pas à mobiliser les ressources disponibles sur Internet pour faciliter votre compréhension du circuit économique.

E) Les fonctions de la monnaie

Le circuit économique

La monnaie se définit par ses fonctions. Elle est un équivalent universel des échanges, une unité de compte et une réserve de valeur :

un équivalent universel des échanges signifie qu’il est possible d’échanger une quantité de monnaie contre une quantité de n’importe quel bien ou service immédiatement et sans coût. On dit que la monnaie brise le troc car en échangeant les marchandises contre la monnaie, il est possible de comparer la valeur admise par tous de tous les biens et services. Tous les prix sont exprimés en monnaie ;

une unité de compte puisque la monnaie est divisible en petites unités (les centimes) pour mesurer la valeur des biens et services de faible comme de grande valeur ;

une réserve de valeur car la monnaie est en principe quasiment inaltérable dans le temps. Elle conserve sa valeur. Il est ainsi possible de différer un achat en conservant la quantité de monnaie qui correspond au bien ou au service convoité. Cette propriété permet à l’agent économique d’épargner pour réunir la somme nécessaire à un investissement important comme l’achat d’une voiture.

Les formes de la monnaie ont évolué dans le temps. La monnaie métallique sous forme de pièces de monnaie dite « divisionnaire », a peu à peu laissé place à la monnaie sous forme de billets de banque dite « fiduciaire », puis à la monnaie sous forme d’écriture de comptes à compte dite « scripturale ». Aujourd’hui, la monnaie circule principalement de façon électronique, elle s’est dématérialisée.