Points d’appui et zones d’influence dans un monde multipolaire

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« L’Amérique demeure la nation indispensable dans le monde. Le monde a besoin d’une Amérique forte » affirmait Barack Obama en 2012. Les États-Unis possèdent un avantage stratégique incomparable : c’est le seul pays au monde à disposer d’une capacité d’intervention à l’échelle de la planète.

I L’économie et le territoire, bases de la puissance

1 Une économie au service de la puissance

Les États-Unis disposent d’un complexe militaro-industriel reposant sur une étroite collaboration entre le gouvernement fédéral et l’industrie américaine de la défense, à la base d’une production ultramoderne. Il permet d’entretenir la première armée au monde (1,4 million d’hommes), dotée de moyens inégalés.

La puissance américaine est aussi à l’œuvre par la force de son réseau diplomatique, qui emploie plus de 28 000 fonctionnaires.

Enfin les moyens financiers des États-Unis lui permettent d’investir dans les organisations internationales ainsi que dans l’aide au développement, via notamment son agence Usaid.

2 Un territoire protecteur et protégé

Le principal point d’appui de la puissance américaine s’inscrit dans son vaste territoire où servent près d’1,2 million de militaires stationnés dans 513 bases, soit 1 % de la surface du pays. Ils ont d’abord pour rôle de protéger les citoyens américains, surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001.

La défense des États-Unis passe également par la surveillance de ses frontières, objets de contrôles pointilleux de la part de forces spécialisées.

II Une capacité de projection à l’échelle de la planète

1 Une présence dans le monde entier

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L’isolationnisme est la politique d’un État qui refuse toute intervention à l’extérieur. Aux États-Unis, il a été théorisé par le président Monroe en 1823.

La politique étrangère américaine alterne entre isolationnisme et interventionnisme militaire. Pourtant, avec la Seconde Guerre mondiale puis la guerre froide, les États-Unis sont conduits à inscrire durablement leur action à l’échelle mondiale.

Pour ce faire, Washington s’appuie sur un réseau de 260 représentations ­diplomatiques dans le monde et sur la présence de près de 200 000 militaires dans 42 pays.

Héritées de l’histoire, les principales implantations se localisent au Japon (île d’Okinawa) où leur présence semble pérennisée du fait des tensions actuelles avec la Russie, la Corée du Nord et la Chine. On trouve également des hommes en Allemagne ou au Moyen-Orient (Turquie, Émirats arabes unis).

2 Une influence exercée par de multiples alliances

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L’OTAN réunit 26 États : les États-Unis, le Canada, la plupart des pays européens ainsi que la Turquie. Son siège est à Bruxelles.

La présence américaine passe également par les alliances militaires : l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), fondée en 1949 ; le traité de sécurité ANZUS, signé en 1951 avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Tous deux s’inscrivent dans la politique de containment du communisme.

Ces organisations peuvent servir de points d’appui aux interventions américaines. L’OTAN a ainsi été mobilisée lors de la guerre du Kosovo en 1999 ainsi qu’en Afghanistan entre 2001 et 2014.

Des accords bilatéraux permettent d’entretenir des relations privilégiées avec certains pays : c’est le cas avec l’Arabie Saoudite face à la menace que représente l’Iran.

Zoom

Le dispositif militaire américain au Moyen-Orient

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La présence américaine au Moyen-Orient est hautement stratégique afin de garantir l’accès aux réserves pétrolières et gazières (Arabie Saoudite, Koweït) et de contrer les puissances hostiles, tel l’Iran accusé de vouloir se doter de l’arme nucléaire, ou les nébuleuses terroristes telle Daesh.

La présence américaine est multiforme, maritime et terrestre, et recourt à des technologies avancées (surveillance par satellites, attaques par drones).