Les techniques d'attaque et d'extinction des feux

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Les connaissances théoriques indispensables à la maîtrise des incendies sont exposées dans la fiche 8 traitant des généralités. Seule la pratique permet de garantir l’efficacité des missions confiées aux binômes.

1 - Les méthodes d'extinction

La nature et l’intensité du foyer amènent le chef d’agrès à faire le choix des matériels les plus adaptés à la lutte. Ainsi, les binômes doivent connaître le fonctionnement et maîtriser les techniques d’attaque à l’aide de matériels aussi divers que les extincteurs et les lances canon remorquables.

Deux guides nationaux de référence sont incontournables :

- « Équipes en binômes : utilisation des lances à eau à main » (arrêté du 1er août 2007 fixant le guide national de référence des techniques professionnelles relatif à l’utilisation des lances à eau à main). En effet, la technicité des outils à disposition des sapeurs évolue. Il est désormais possible, par une bonne maîtrise des lances, d’être plus efficace dans l’attaque des foyers, et aussi de disposer d’un moyen de protection efficace face aux développements rapides d’incendies et au flux thermique associé. Ce document indique également les méthodes d’attaque à mettre en œuvre ;

- « Explosion de fumées – embrasement généralisé éclair » (arrêté du 3 février 2003 fixant le guide national de référence relatif à l’explosion de fumées et à l’embrasement généralisé éclair). Ce guide présente la dynamique des incen- dies pouvant évoluer vers des phénomènes thermiques violents, ainsi que les éléments à connaître et à évaluer pour « lire » et anticiper ces développements. Enfin, les conduites à tenir y sont définies et illustrées.

2 - Les différents binômes intervenant dans l'attaque

A - Le binôme, unité de base

Le binôme, composé d’un chef et d’un équipier, est l’unité de base de toute manœuvre. En fonction des dispositions locales, un engin peut être servi par un ou plusieurs binômes qui se voient ordonner des missions différentes.

Sauf ordre contraire, chaque binôme est équipé d’un appareil respiratoire par personne.

Un binôme exécute une mission à la fois. Il se remet ensuite à disposition du chef d’agrès afin de se voir confier d’autres tâches. Cet usage garantit la sécurité et l’efficacité nécessaire à l’action.


B - Le binôme d'attaque (BAT)

Le binôme d’attaque procède principalement à l’attaque du sinistre à partir du point désigné par le chef d’agrès.

Il veille à utiliser l’eau nécessaire, sans excès, afin de réduire au maximum l’impact de l’opération sur les biens qui n’ont pas été atteints par les flammes ou les fumées. Pour cela, il applique les techniques apprises et maîtrise son débit et la forme de son jet (jet droit ou diffusé selon l’effet recherché).

Sa mission peut également consister à empêcher une propagation en refroidissant des fumées ou en maintenant un rideau d’eau.
Le BAT rend compte de l’efficacité de son action sur le secteur qui lui est attribué. La vigilance du chef et de l’équipier participe à la sécurité du binôme.

C - Le binôme d’alimentation (BAL)

Le binôme d’alimentation procède sur ordre à l’alimentation de l’établissement de la prise d’eau pour l’attaque ou à l’alimentation de l’engin.
Une fois cette mission effectuée, il peut recevoir l’ordre de participer à l’attaque et constitue à cet instant un nouveau binôme d’attaque.

D - Le binôme de sécurité

Le binôme de sécurité se tient à disposition du chef d’agrès pour intervenir au bénéfice d’un autre binôme en difficulté.

Son rôle, a priori passif, impose qu’il soit continuellement prêt à être engagé (équipement de protection individuelle complet, port de l’appareil respiratoire non capelé afin de maintenir son autonomie en air respirable).

E - Le binôme d'appui et de soutien (BAS)

Lorsqu’il est désigné, le binôme d’appui et de soutien établit une ligne d’attaque avec une large réserve pour la progression. Il assure la protection des binômes engagés. Il se tient à la disposition du chef d’agrès qui ordonne son intervention.

Cette équipe peut utilement être dotée d’une caméra thermique afin de surveiller à la fois les binômes engagés et l’évolution du sinistre.

F - Le binôme de reconnaissance (BREC)

Engagé par le chef d’agrès pour définir si des personnes sont menacées et reconnaître les cheminements, la nature et l’intensité du sinistre ainsi que les itinéraires de repli et de secours, le binôme de reconnaissance a une mission essentielle au bon déroulement de l’intervention.

Les techniques employées sont présentées dans la fiche 10 et dans le guide national de référence relatif à l’utilisation des appareils respiratoires isolants.

G - Le binôme de sauvetage

Le binôme de sauvetage s’équipe des matériels nécessaires au sauvetage et ou à la mise en sécurité des victimes désignées par le chef d’agrès.
Il emploie les cheminements ou agrès d’accès (échelles à main) définis.

3 - La prise en compte de la mission

C’est la reconnaissance du chef d’agrès qui détermine le nombre de binômes nécessaire et leur mission.

Ainsi, il est possible que son évaluation de la situation implique un seul binôme d’at- taque, sans binôme d’alimentation, ou au contraire la désignation immédiate de deux binômes d’attaque pour à la fois stopper la propagation et attaquer le foyer principal.

Chaque binôme doit intégrer les ordres qui comprennent en général : 

  • la mission (quoi ?) ;​
  • l’emplacement (où ?) ;
  • l’accès et les cheminements (par où ?) ;
  • le matériel spécifique si nécessaire (avec quoi ?).

4 - Le compte rendu au chef d'agrès

Afin de conduire l’opération, le chef d’agrès doit connaître l’évolution du sinistre suite aux actions menées. Chaque binôme a ainsi le devoir de rendre compte de sa mission dans le secteur qui lui est attribué.

En particulier, il doit savoir évaluer l’efficacité de son action afin que les mesures nécessaires soient étudiées et mises en œuvre :

  • renforcement du dispositif ; 
  • maintien en l’état ;
  • allégement.