Les stratégies des entreprises

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En situation de concurrence imparfaite, les stratégies des entre­prises correspondent à des actions qui visent à étendre leur pouvoir de marché et à dissuader de potentiels concurrents. Dans un oligopole, les entreprises peuvent choisir de s’entendre ou de s’affronter. Le monopole cherche à accroître son profit tout en maintenant sa position.

I Les entreprises ont parfois intérêt à s’entendre

Sur un marché oligopolistique, les entreprises peuvent avoir intérêt à former des ententes plutôt qu’à s’affronter. En s’entendant sur les prix, en se répartissant le marché ou encore en fixant des quotas, elles réduisent la concurrence et peuvent augmenter leurs profits.

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La théorie des jeux permet d’analyser le comportement d’agents rationnels qui doivent prendre des décisions stratégiques. Les agents sont en interaction : le comportement des uns dépend du comportement attendu des autres.

Elles peuvent aussi choisir de s’allier en fusionnant. Deux entreprises se réunissent alors pour en former une nouvelle. On parle de fusion-acquisition. Cette stratégie de concentration permet d’augmenter la taille des entreprises, de les rendre plus efficaces et rentables. Elles étendent leur pouvoir de marché.

Mais la coopération peut être risquée : pour qu’elle soit bénéfique, il faut que toutes les entreprises concernées « jouent le jeu ». La théorie des jeux montre que si les entreprises ne sont pas certaines de pouvoir anticiper la réaction des autres, elles peuvent choisir de ne pas co­opérer. La coopération serait la meilleure solution, mais ce n’est pas forcément la solution choisie.

II Les entreprises choisissent souvent de s’affronter

Les entreprises peuvent choisir de s’affronter en jouant sur les prix ou la nature des produits afin de gagner des parts de marché.

Elles développent des stratégies de prix prédateur. En fixant temporairement leurs prix à un niveau inférieur à leur coût de production, elles espèrent faire disparaître les concurrents. Elles subissent dans un premier temps des pertes qui seront compensées par la suite.

Elles mènent des stratégies de différenciation. En dotant leurs produits de caractéristiques objectives ou subjectives originales, elles cherchent à se démarquer de la concurrence. Elles multiplient alors les dépenses de recherche et développement et de publicité. Elles déposent de nombreux brevets.

III Les stratégies des monopoles

Repère
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L’élasticité-prix de la demande désigne la sensibilité de la demande à la variation des prix. Plus cette élasticité est faible, plus le monopole accroîtra son profit : les consommateurs réagiront peu à un prix plus élevé.

En situation de monopole, une entreprise maximise son profit pour un prix supérieur au prix d’équilibre sur un marché concurrentiel. Elle est cependant contrainte de fixer son prix en tenant compte de l’élasticité-prix de la demande afin de ne pas entraîner une trop forte diminution des quantités demandées.

Le monopole peut chercher à accroître son profit en se rapprochant au plus près de la disposition à payer de chaque catégorie de consommateur. Pour cela, il pratique une stratégie de discrimination par les prix : il propose des prix différents en fonction des types de clientèle (ex. : tarifs différenciés proposés par la SNCF).

La discrimination est parfaite si l’entreprise parvient à faire payer à chaque consommateur le prix maximum qu’il était prêt à payer (son prix de réserve). Le monopole maximise alors son profit et capte la totalité du surplus du consommateur. Cette stratégie peut être bénéfique à certains consommateurs évincés jusque-là du marché car leur prix de réserve était inférieur au prix de marché.

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Théorie des jeux et mécanisme de décision

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Les entreprises A et B ont la possibilité de s’entendre pour maintenir les prix ou de s’affronter en baissant les prix. Le tableau des gains montre que la solution la plus intéressante est la coopération : l’entente pour maintenir les prix.

Cependant, sans certitude sur le comportement de l’entreprise concurrente, chacune choisit la baisse des prix, et obtient un gain moins important.