Les libertés de conscience et de religion dans le monde

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Les libertés de conscience et de religion sont l’un des critères fondamentaux de la démocratie. Néanmoins, le nombre d’États ­limitant ou interdisant les libertés religieuses tend à croître.

I Fondements et limites en démocratie

1 Libertés de conscience et de religion

Repère
Mot clé

Il y a liberté de conscience et de religion lorsque chacun est libre de croire à ce qu’il veut, de pratiquer son culte comme il l’entend, de changer de religion, ou encore de ne pas croire.

La plupart des États démocratiques de par le monde garantissent les libertés de conscience et de religion. Par ailleurs, la liberté d’expression et d’opinion inclut le droit de critiquer les religions.

Le degré de laïcité varie selon les États. En France, la tradition républicaine distingue nettement politique et religion. Aux États-Unis à l’inverse, les groupes religieux interviennent souvent dans le débat politique.

2 Des limitations à la liberté religieuse

Un principe de neutralité religieuse peut s’appliquer dans les services publics, notamment à l’école, aboutissant à interdire les signes religieux, plus ou moins ostentatoires. C’est le cas en Belgique, en France ou encore au Québec.

La liberté religieuse proscrit les discours de haine à l’égard des autres religions ou des non-croyants. Le prosélytisme, qui vise à convertir les autres à sa religion, est ainsi autorisé à condition qu’il ne s’accompagne pas de pressions.

Mais les bornes sont parfois floues. Ainsi la scientologie est autorisée aux États-Unis en tant que religion, alors qu’en France ou en Allemagne elle est considérée comme une secte, du fait de soupçons de manipulation et de contrainte.

3 La lutte contre les dérives religieuses

Par ailleurs, les démocraties ne sont pas à l’abri des violences religieuses, comme en témoigne l’actuelle augmentation des actes antisémites en France.

Pour lutter contre les discours de haine, lesquels peuvent en venir à faire l’apologie du terrorisme, notamment islamiste, les États se dotent d’un arsenal juridique permettant une surveillance accrue et la fermeture de lieux de culte en raison de la nature des propos qui y sont tenus.

Mais les risques de telles législations sont grands pour la démocratie. Ainsi, certains pays prennent prétexte de leur sécurité intérieure pour discriminer les minorités religieuses.

II Des libertés bafouées voire niées

1 Le non-respect des libertés de conscience et de religion

Si le principe des libertés de conscience et de religion est aujourd’hui largement reconnu, dans la pratique il n’est pas toujours respecté. Un État peut ainsi favoriser une religion : en Inde, l’hindouisme jouit d’une position privilégiée.

Un État peut aussi réprimer une religion. En Chine, dont la Constitution garantit la liberté religieuse, l’Église catholique voit nombre de ses lieux de culte détruits et ses prêtres internés, tandis que les musulmans ouïgours sont soumis à des mesures discriminatoires.

2 Des lois restreignant la liberté religieuse

Repère
Mot clé

Le blasphème désigne pour le croyant la parole ou l’acte qu’il considère comme insultant pour sa foi. L’apostasie désigne le fait de changer de religion ou de l’abandonner.

Le droit peut être mobilisé contre la liberté religieuse. La loi dans certains pays punit le blasphème. Au Maroc, par exemple, la rupture du jeûne de ramadan en public est passible d’un an de prison.

D’autres États limitent, voire empêchent, l’apostasie. En Algérie, une ordonnance de 2006 interdit de convertir un musulman.

Enfin, les violences à l’égard des minorités religieuses peuvent être encouragées par l’État lui-même. C’est le cas en Birmanie où la minorité rohingya (musulmane) a dû fuir vers le Bangladesh.