Les besoins et capacités de financement

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Dans cette leçon, tu vas comprendre comment les ménages, les entreprises et l’État trouvent les ressources pour financer leurs projets. Tu verras la différence entre besoins et capacités de financement, le rôle du crédit bancaire et des marchés financiers, ainsi que l’importance du taux d’intérêt dans l’équilibre économique. Mots-clés : financement économique, besoins de financement, capacités de financement, crédit bancaire, marchés financiers, taux d’intérêt.

Introduction

Pourquoi un ménage contracte-t-il un prêt pour acheter sa maison, tandis qu’une entreprise émet des actions pour construire une usine et qu’un État emprunte pour financer ses dépenses ? Parce que certains agents économiques ont des besoins de financement, alors que d’autres disposent de capacités de financement. Le financement met en relation ces deux situations pour que les projets puissent se réaliser.

Le taux d’intérêt joue un rôle clé : il rémunère ceux qui prêtent leur argent et constitue un coût pour ceux qui empruntent. Mais il faut rappeler que le financement ne repose pas seulement sur la circulation d’une épargne préexistante : les banques commerciales créent de la monnaie scripturale lorsqu’elles accordent un crédit, et la Banque centrale peut elle aussi créer de la monnaie centrale qui alimente le système bancaire.

Les besoins de financement : quand les ressources ne suffisent pas

Un agent est en besoin de financement lorsque ses dépenses ou investissements dépassent ses ressources courantes. C’est le cas d’un ménage qui achète un logement dont le prix excède largement son épargne : il doit recourir à un crédit bancaire, dont le coût dépend du taux d’intérêt appliqué.

Pour les entreprises, le besoin de financement se présente lorsqu’elles investissent dans de nouveaux équipements, dans la recherche ou dans une usine. Leur capacité à se financer dépend notamment de l’excédent brut d’exploitation (EBE). L’EBE mesure la richesse créée par l’entreprise grâce à son activité et qui peut servir à financer ses investissements : il constitue la base de l’autofinancement, avant que ne soient déduits les impôts, les charges financières ou les dividendes. Si l’EBE est insuffisant, l’entreprise doit emprunter ou recourir aux marchés financiers.

Pour les administrations publiques, le besoin de financement apparaît lorsqu’elles enregistrent un déficit budgétaire, c’est-à-dire lorsque leurs dépenses excèdent leurs recettes fiscales. Ce déficit est comblé par l’emprunt, souvent via l’émission d’obligations (titres de dette que des investisseurs achètent et qui seront remboursés avec intérêts). L’accumulation de déficits contribue à la dette publique, mais son évolution dépend aussi de facteurs comme la croissance économique, l’inflation (qui peut alléger le poids relatif de la dette) et le niveau des taux d’intérêt.

À retenir

Les besoins de financement concernent les ménages qui empruntent, les entreprises qui investissent et l’État lorsqu’il est en déficit. Ils sont couverts par le crédit ou par l’emprunt sur les marchés, mais leur coût dépend du taux d’intérêt et leur poids peut évoluer selon la conjoncture économique.

Les capacités de financement : des excédents à placer

Un agent est en capacité de financement lorsque ses ressources dépassent ses dépenses. C’est souvent le cas des ménages qui épargnent une partie de leurs revenus. Cette épargne peut être déposée sur un livret, investie en assurance-vie (contrat d’épargne à long terme) ou encore placée en actions (parts de propriété d’une entreprise) ou en obligations (titres de dette).

Certaines entreprises dégagent aussi une capacité de financement si leur EBE est suffisant pour couvrir leurs investissements sans emprunter. Enfin, certains États peuvent connaître un excédent budgétaire (recettes supérieures aux dépenses), ce qui leur permet de réduire leur dette ou d’accroître leur capacité d’investissement public.

Dans tous les cas, le taux d’intérêt est l’élément d’arbitrage : il constitue une rémunération pour les épargnants et un coût pour les emprunteurs.

À retenir

Les capacités de financement proviennent surtout de l’épargne des ménages et de l’autofinancement des entreprises grâce à l’EBE. Elles se traduisent par des placements rémunérés par le taux d’intérêt.

Le financement : banques, marchés et création monétaire

Le financement consiste à rapprocher besoins et capacités de financement. Cette rencontre peut se faire de deux manières.

Le financement intermédié passe par les banques. Celles-ci collectent une partie de l’épargne, mais surtout, lorsqu’elles accordent un crédit, elles créent de la monnaie scripturale : l’argent prêté est inscrit sur le compte de l’emprunteur, ce qui accroît la masse monétaire. La Banque centrale, quant à elle, crée de la monnaie centrale, utilisée par les banques commerciales dans leurs échanges et leurs refinancements.

Le financement direct passe par les marchés financiers. Une entreprise peut par exemple émettre des actions pour financer la construction d’une usine, ou émettre des obligations pour moderniser son équipement. Dans ce cas, ce sont les ménages, les entreprises ou les investisseurs institutionnels qui apportent directement leurs capacités de financement en achetant ces titres.

À retenir

Le financement peut être intermédié, par le crédit bancaire qui crée de la monnaie, ou direct, par les marchés financiers (émission d’actions ou d’obligations).

Conclusion

Le financement met en relation les agents en besoin de financement et ceux en capacité de financement. Les banques y jouent un rôle central en créant de la monnaie lorsqu’elles accordent des crédits, tandis que la Banque centrale crée la monnaie centrale nécessaire au système financier. Selon les cas, le financement peut être intermédié (via les banques) ou direct (via les marchés financiers). Le taux d’intérêt équilibre cette rencontre, en rémunérant les prêteurs et en fixant le coût du crédit pour les emprunteurs.

Enfin, le financement public, lorsqu’il s’accompagne de déficits, contribue à la dette publique, dont l’évolution dépend non seulement de l’accumulation des déficits passés, mais aussi de la croissance, de l’inflation et des taux d’intérêt. Ainsi, le financement est au cœur de la dynamique économique : il transforme l’épargne en investissement et conditionne la croissance de long terme.