Le patrimoine mondial de l’Unesco

icône de pdf
Signaler

Le patrimoine mondial de l’Unesco désigne un ensemble de biens culturels et naturels présentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité. Aujourd’hui très diversifié, il reste spatialement concentré.

I) Une construction internationale

1 ) Les origines

En 1931, à Athènes, lors du premier Congrès international des architectes et techniciens des monuments historiques, est évoquée pour la première fois l’existence d’un patrimoine mondial à protéger, sans proscrire aucune époque.

Créée en 1945, l’Unesco adopte en 1954 une Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et elle coordonne, en 1964, le sauvetage des temples d’Abou Simbel en Égypte, menacés par la création du barrage d’Assouan.

Mot-clé

L’Unesco est une institution spécialisée de l’ONU créée en 1945 pour défendre l’éducation, la science et la culture.


En 1965, les États-Unis demandent la création d’une Fondation du patrimoine mondial afin de protéger les « lieux, paysages et sites historiques les plus extra­ordinaires ». En 1970, l’Unesco s’engage contre le trafic des biens culturels.

2)  Les objectifs

La Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (16 novembre 1972) souhaite faire connaître et protéger des sites considérés comme exceptionnels.

À partir de 1978, le Comité du patrimoine mondial distingue ce caractère exceptionnel en fonction de critères précis, élargis en 2004 : représenter un chef-d’œuvre, apporter un témoignage d’une civilisation, représenter un phénomène naturel d’une beauté exceptionnelle, etc.

Les États signataires de la Convention de 1972 doivent conserver, gérer et transmettre les biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial aux générations futures. Ces biens sont placés sous une sorte de sauvegarde internationale.

II) Un patrimoine diversifié mais spatialement concentré

1)  Un patrimoine diversifié et menacé

La liste du patrimoine mondial de l’humanité comptait 300 sites en 1979 et 1 121 en 2019. Les biens culturels sont les plus nombreux (869), puis viennent les biens naturels (213) et des biens mixtes (39).

Les conflits armés, les catastrophes naturelles, la pollution, l’urbanisation et le tourisme peuvent mettre en danger les caractéristiques pour lesquelles un site a été inscrit au patrimoine mondial. 53 sites sont aujourd’hui classés « en péril ».

En 2003, l’Unesco établit une liste représentative du patrimoine culturel immatériel. Ce patrimoine s’est beaucoup diversifié : chants, carnavals, fêtes, etc. On compte aujourd’hui plus de 500 éléments répertoriés dans cette liste.

2)  Un patrimoine spatialement concentré

L’Europe compte le plus de sites classés au patrimoine mondial : l’Italie (54) grâce aux centres historiques de Rome, Florence et Venise, l’Espagne (47), la France (45), l’Allemagne (37).

Les puissances émergentes, comme la Chine (53 sites, à la 2e place mondiale), l’Inde (37) et le Mexique (35), attirent également de nombreux touristes pour les sites exceptionnels qu’elles abritent.

L’Afrique représente moins de 9 % des biens inscrits au patrimoine mondial et totalise 30 % des biens en péril. Elle concentre surtout des biens immatériels. De nombreuses constructions, fragiles, n’ont pas survécu au temps et elles sont souvent reconstruites au prix de leur authenticité. Le manque de moyens pour constituer les dossiers de candidatures, l’instabilité politique expliquent également ce retard. Dans les pays les moins avancés, le patrimoine n’est pas un enjeu prioritaire.

Zoom

Les biens du patrimoine mondial par État

45ae2e13-6903-48f0-b39f-04629f0f80fa