Le fascisme italien

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Mussolini, chef d’un mouvement nouveau, le fascisme, accède au pouvoir en 1922. Il instaure progressivement un régime totalitaire où l’État contrôle l’ensemble de la vie politique, économique et sociale.

I) La démocratie fragilisée

1) Un contexte de troubles

En 1919, la population italienne est diminuée, appauvrie et fatiguée par les années de guerre. Elle est également frustrée car les traités de paix attribuent les provinces italophones d’Istrie et de Dalmatie à la Yougoslavie voisine.

Au printemps 1919, pour protester contre leurs conditions de vie misérables, les petits paysans occupent les terres non cultivées. Dans les villes, les ouvriers organisent de vastes mouvements de grève.

2) La naissance du fascisme

Mussolini, un ancien instituteur, cherche à tirer parti de ce mécontentement. En mars 1919, il fonde le mouvement des Faisceaux italiens de combat, qui mélange nationalisme et idées de l’extrême-gauche.

À l’été 1920, les classes dirigeantes décident de soutenir financièrement les fascistes, qu’elles chargent de réprimer l’agitation sociale. Mussolini peut ainsi fonder le Parti national fasciste (PNF) en 1921.

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Le mot fascisme vient de l’italien fascio (« faisceau »), terme désignant un syndicat paysan et le symbole des officiers dans la Rome antique, signe d’autorité. Il résume l’ambiguïté politique du fascisme, à la fois social et autoritaire.

En octobre 1922, Mussolini sollicite 30 000 de ses miliciens pour marcher sur Rome. Afin d’« éviter toute effusion de sang », le roi Victor-Emmanuel III demande à Mussolini de former un nouveau gouvernement.

II) Un contrôle permanent de la société

1) Le recours systématique à la violence

En mai 1924, le député socialiste Giacomo Matteotti attaque verbalement Mussolini. Le 10 juin, il est tué par les squadristes, les forces armées du Parti fasciste.

Le 3 janvier 1925, Mussolini revendique la responsabilité de cet assassinat et annonce le début d’une dictature fondée sur la violence. En 1926, il fait voter les « lois fascistissimes » qui lui accordent tous les pouvoirs. Seul le parti fasciste est autorisé. La police politique (l’OVRA) traque les opposants qui sont emprisonnés dans les « bagnes du feu » des îles Lipari.

2) La mobilisation du peuple

Le ministère de la Presse et de la Propagande (MinCulpop) contrôle étroitement les esprits. Il est responsable de la censure de la presse et la radio.

Il organise la propagande au travers d’affiches et de films qui diffusent les slogans du régime : « Croire, obéir, combattre » et « Mussolini a toujours raison ». Le peuple doit être convaincu de la supériorité du Duce (« guide »).

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La propagande est l’action exercée sur l’opinion pour l’amener à avoir certaines idées politiques et sociales.

Mussolini contrôle la société italienne. Il rend notamment obligatoire les associations de jeunesse fascistes. Les garçons sont enrôlés à l’âge de 4 ans dans les Fils de la Louve, puis à 8 ans dans les Balilla.

III) Des provocations sur la scène internationale

Mussolini cherche à fonder une colonie pour accroître les ressources agricoles. Le 5 décembre 1934, l’armée envahit l’Éthiopie. Les pays européens ne sanctionnent pas cette invasion qu’ils considèrent pourtant comme une agression.

Seul Hitler approuve l’annexion de l’Éthiopie. Mussolini se rapproche alors de l’Allemagne nazie, et signe un protocole pour la mise en place d’une entente anticommuniste : l’« axe Rome-Berlin » (octobre 1936).

En 1937, l’Italie rejoint le Pacte anti-Komintern. Cette alliance des régimes totalitaires prépare la guerre contre les démocraties et contre l’URSS.