Le calife et l’empereur byzantin aux ixe-xe siècles

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Dans l’Empire byzantin, la distinction entre pouvoirs temporel et religieux semble moins nette qu’en Occident. Byzance se distingue néanmoins du monde musulman où religieux et politique se confondent dans la personne du calife.

I L’Empire byzantin et le califat aux IXe-Xe siècles

1 Le temps du premier apogée de l’Empire byzantin

Héritier de l’Empire romain d’Orient, Byzance perd le contrôle du Proche-Orient dans les années 630. À deux reprises, les Arabes assiègent Constantinople.

Au IXe siècle, les Byzantins reconquièrent l’Asie mineure. Sous le règne de Basile II (976-1025), l’empire connaît son premier apogée.

2 Apogée et divisions de l’empire arabo-musulman

Après la mort du prophète Mohamed en 632, les musulmans conquièrent un immense empire s’étendant de la Perse à l’Espagne et dirigé par un calife.

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Née de querelles de succession après la mort de Mahomet, la distinction entre sunnites et chiites se double de différences théologiques.

Sous les Abbassides, de tradition sunnite, la civilisation arabo-musulmane atteint son apogée, en particulier au temps d’Haroun al-Rachid (786-809). Bagdad est alors un centre majeur de culture.

Mais à partir du Xe siècle, le pouvoir des ­Abbassides est concurrencé par les califats fatimide chiite et ommeyyade de Cordoue.

II Basileus et calife : deux pouvoirs dissemblables

1 Le basileus, premier des chrétiens

L’empereur byzantin est appelé basileus. Il détient son pouvoir de Dieu dont il est le « lieutenant sur la Terre ». Le sacre qu’il reçoit du patriarche de Constantinople, dit l’origine divine de son pouvoir.

Le basileus a pour charge de défendre l’Église et l’orthodoxie (« la foi juste ») contre les hérésies et les ennemis du Christ.

2 Le calife, commandeur des croyants

Le calife est, au sens littéral, celui qui succède à Mohamed. Chez les sunnites où il n’y a pas de clergé, il est le commandeur des croyants. Guide (imam) suprême, le calife dirige la prière de la communauté des croyants (oumma). Aidé des docteurs de la foi (oulémas), il applique et interprète la loi islamiquecharia).

III Monarchie byzantine et califat

1 La monarchie byzantine : un césaro-papisme ?

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Le césaro-papisme désigne un régime dans lequel le pouvoir temporel utilise le pouvoir religieux à son profit.

La monarchie byzantine est souvent décrite comme un césaro-papisme. La crise iconoclaste, quand des basileis interdisent le culte des représentations des saints, ou la déposition du patriarche Ignace par l’empereur Michel III en 858 semblent le démontrer.

Cependant, le chef de l’Église orthodoxe est le patriarche de Constantinople. Le basileus n’est pas censé définir le dogme, ne dirige pas le culte et ne délivre aucun sacrement.

2 Le califat : une théocratie

L’islam sunnite ne distingue pas le spirituel du temporel. Le Coran sur lequel se fonde le califat régit la plupart des domaines de la vie : mariage, héritage, commerce, ce qui est licite (halal) et illicite (haram).

Le calife doit combattre les ennemis de l’islam. Mais, à la fin du Xe siècle, s’ils restent le principal symbole religieux du sunnisme, les califes abbassides perdent leur pouvoir politique au profit de leurs vizirs et sultans perses, puis turcs.