La technique, un instrument au service de l'homme ?

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A) Technique et culture

La technique est, au premier abord, un instrument au service de l’homme comme être de culture. En effet, sa maîtrise est un moyen d’élaboration culturelle, c’est-à-dire qu’elle permet à l’homme de construire et de développer sa culture, et cela selon les trois sens du mot « culture » que nous avons identifiés :

au sens ontologique, la technique permet à l’homme de se distinguer des autres animaux (la maîtrise du feu, par exemple, permet la cuisson des aliments) ;

au sens « classique », la technique serait le moyen pour l’homme de réaliser pleinement sa condition : il devient alors dépositaire d’un ensemble de connaissances qui font sa qualité d’être humain (ainsi, l’invention de l’imprimerie permet une diffusion plus facile, plus rapide et plus large des connaissances) ;

au sens anthropologique, enfin, la technique est aussi un critère de classification des civilisations, dans le temps et dans l’espace.

B) L’homme, technophile ou technophobe ?

Si la technique est cet instrument au service de l’homme, créé par lui et pour lui, d’où peut alors venir la méfiance qu’elle semble parfois inspirer ? D’où vient que l’homme, animal apparemment technophile par définition, puisse devenir technophobe ? Le cinéma de science-fiction contemporain abonde ainsi en exemples de récits dans lesquels des machines et robots, de plus en plus perfectionnés, finissent par prendre le pouvoir sur l’humanité et l’asservir, ou la mettre en danger de disparaître.

L’homme peut-il donc être dépassé par la technique ? Faudrait-il décider, à un moment donné, de mettre un frein au développement technique, parce qu’il y aurait une forme de point de non-retour, au-delà duquel la création échapperait à son créateur ? Ou bien est-il dans l’essence même de la technique, dès le départ, de modifier l’homme qui se décide à l’employer ?