La maîtrise de la connaissance scientifique : l’exemple de l’Inde

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Puissance émergente, l’Inde a compris la nécessité de former des étudiants, par la coopération et l’investissement dans la connaissance.

I) Une puissance émergente qui investit dans la connaissance

1)  Un investissement dans la formation

L’Inde ambitionne de devenir l’une des cinq premières puissances scientifiques, en consacrant 2 % de son PIB à la recherche.

Elle a besoin d’une offre de formation de qualité plus ouverte à une coopération avec les universités étrangères. Celles-ci financent parfois les instituts d’ingénierie d’élite (IIT). L’Union européenne a signé un accord de partenariat scientifique dès 2001.

2)  L’enjeu des transferts de connaissances

L’Inde bénéficie aujourd’hui de transferts de connaissances des pays occidentaux, par le biais d’accords avec les États ou les firmes transnationales (FTN) ou via la diaspora. Elle vise à se défaire progressivement de cette dépendance.

Mot-clé

Le transfert de connaissances est le processus par lequel un savoir, une compétence ou une technologie mise au point par un pays parviennent à un autre. À la différence d’une licence, il est adapté au contexte du pays cible.


La priorité est au développement économique du pays, en mettant en place des initiatives comme le Make in India, opération de transfert de technologies par des investisseurs étrangers, et le Digital India, tourné vers le numérique.

L’Inde mise sur la formation et le transfert de technologie dans les domaines médical et agricole pour étendre son influence et s’ouvrir de nouveaux marchés : des universités signent des partenariats en Afrique (plateformes de e-­éducation, suivies par plus de 22 000 étudiants), le projet MAUSAM dans l’océan Indien vise à recréer des échanges commerciaux en s’appuyant sur la diaspora.

INFO +

L’enseignement supérieur indien en chiffres

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20 millions de diplômés chaque année

0,3 % des étudiants inscrits dans une formation doctorale

0,4 chercheur pour 1 000 actifs (1,8 en Chine, 7,9 aux États-Unis)

II) Une stratégie pour l’avenir : du brain drain au brain gain ?

1)  Une hémorragie qui pèse sur les potentialités du pays

Chaque année, 300 000 Indiens partent étudier à l’étranger (brain drain), ce qui affaiblit le capital humain du pays et montre la faiblesse de son enseignement supérieur : aucune université ne rentre dans les classements internationaux.

Cinq pays abritent 85 % des étudiants indiens : États-Unis, Royaume-Uni, ­Australie, Canada et Nouvelle-Zélande. Le renchérissement des études aux États-Unis et les restrictions de visa au Royaume-Uni ouvrent de nouvelles destinations en Asie (Chine, Singapour, Arabie saoudite), qui ont fait la promotion des opportunités en matière d’emploi.

2)  La diaspora, un capital de développement

L’État adopte une politique d’encouragement des retours (brain gain) avec des mesures incitatives (double nationalité, réductions d’impôts). Les expatriés reviennent avec des nouveaux savoirs à valoriser.

Mots clés

Le brain drain, fuite des cerveaux, est le flux migratoire des étudiants et scientifiques qui s’installent à l’étranger pour trouver de meilleures rémunérations et conditions de recherche (contraire : brain gain, immigration de travailleurs qualifiés).


La diaspora maintient des liens précieux avec l’Inde, par des transferts de devises, la participation à des réseaux scientifiques et économiques, et des transferts de technologie. Elle concourt à la diffusion de normes sociales favorables au développement (fécondité basse).

Zoom

Bangalore, modèle technopolitain indien

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Cinquième ville d’Inde, Bangalore est la ­Silicon Valley indienne, technopole qui associe multinationales de l’informatique, centres de recherche et de formation. Ville d’origine de nombreux informaticiens partis travailler à l’étranger, elle a bénéficié de la délocalisation d’activités de services à distance.

Cependant, malgré le transfert de technologies occidentales et le retour d’une partie de la diaspora, il y a plus d’informaticiens indiens dans la Silicon Valley qu’à Bangalore.