La France dans la guerre (1939-1945)

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A) Défaite et occupation

Incapable d’enrayer l’offensive allemande particulièrement meurtrière, la France subit la débâcle en mai-juin 1940. Sa stratégie défensive échoue. L’exode d’environ 8 millions de Français fuyant la guerre contribue au traumatisme de cette défaite inattendue. Sous l’autorité du maréchal Pétain nommé au poste de président du Conseil, le gouvernement signe l’armistice le 22 juin 1940. Cet acte officialise la perte de souveraineté et le statut de vaincu.

Définitions

Débâcle : défaite totale d’une puissance engagée dans une guerre.

Exode : mouvement massif d’une population contrainte de fuir un danger.

Armistice : décision politique de mettre un terme aux combats.

Dans ce contexte, les 10 et 11 juillet 1940, une majorité parlementaire confie à Pétain les pleins pouvoirs. Antirépublicaine, l’extrême-droite dont il partage les idées profite donc de l’occasion pour instaurer un nouveau régime localisé à Vichy. Pétain concentre désormais tous les pouvoirs, supprime le principe des élections, interdit les syndicats, les partis politiques et rompt avec l’héritage de la IIIe République. Il entame une collaboration d’État avec l’occupant allemand.

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La France de l’armistice

B) Le régime de Vichy et la collaboration (10 juillet 1940 - 20 août 1944)

L’« État français » du maréchal Pétain prétend instaurer une « révolution nationale » dans la zone dite « libre ». La République est jugée responsable de la défaite de 1940. Les lois sur le statut des Juifs légalisent l’antisémitisme et la discrimination dès août et octobre 1940. Le Commissariat général aux questions juives détermine le sort des Juifs et contribue à la mise en œuvre de la « solution finale » en France. La propagande vichyste met en valeur le culte du chef et propose la nouvelle devise « Travail, Famille, Patrie ». Le pouvoir vichyste valorise les valeurs jugées traditionnelles (revanche réactionnaire), souhaite rassembler les Français et se rapproche de l’Église catholique. La jeunesse subit un endoctrinement et les médias la censure. Vichy est dès lors une forme de fascisme à la française.

Dès l’automne 1940, Vichy collabore avec l’Allemagne hitlérienne. Pétain rencontre Hitler à Montoire le 24 octobre 1940. Le pouvoir pétainiste, par l’action de l’amiral Darlan, participe en Afrique du Nord aux combats contre les Alliés (collaboration militaire). Pétain, aidé par Pierre Laval, incite les entreprises françaises à travailler avec le IIIe Reich (collaboration économique). La police française est mise au service de l’occupant pour rafler les Juifs (collaboration policière). À partir de 1943, Vichy utilise la Milice française pour traquer les résistants. Le régime devient particulièrement répressif et lie son destin à celui du IIIe Reich.

C) Des résistances à la Résistance française

L’appel radiodiffusé du général de Gaulle depuis Londres le 18 juin 1940 marque la naissance de la Résistance française. Il propose de poursuivre les combats et n’accepte pas l’armistice en préparation. De Gaulle organise la « France libre » depuis l’extérieur tandis que sur le territoire national, les mouvements résistants, encore dispersés, se multiplient contre l’autorité de l’occupant et celle de Vichy. Les communistes rejoignent massivement la Résistance à partir de l’invasion de l’URSS en 1941. En 1943, Jean Moulin préside le Conseil national de la Résistance (CNR) chargé d’unifier les forces insurrectionnelles sous la tutelle de De Gaulle.

Le fait de résistance désigne un ensemble d’actions plus ou moins risquées. L’une des plus dangereuses consiste à rejoindre un maquis (groupe de résistants armés). D’autres citoyens publient des journaux clandestins, procèdent à des libérations de prisonniers ou participent à la cache d’enfants juifs. Certains deviennent des passeurs de frontières. D’autres accueillent des soldats étrangers, procèdent au sabotage, c’est-à-dire à la détérioration d’un matériel comme une voie de chemin de fer, à des exécutions ou bien espionnent l’occupant (renseignement).

La Résistance française porte un projet politique et défend les idéaux républicains : ceux de la démocratie, du droit de vote et des Droits de l’homme. Les résistants envisagent les fondements de la République et de l’État-providence qu’ils entendent mettre en place après la Libération. En 1944, avec de Gaulle, des membres du CNR constituent le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Il permet au pays de retrouver sa souveraineté et de s’affirmer face aux Alliés entre 1944 et 1946.