L’usage responsable des produits cosmétiques

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Les produits cosmétiques

A) Le type de produits

Un produit cosmétique est une substance ou un mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain ou avec les dents et les muqueuses buccales, afin de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles.

Les produits cosmétiques comprennent les soins d’embellissement, les soins du corps, les parfums, les teintures, les produits solaires, les produits capillaires, etc.

B) La composition d’un produit cosmétique

Les produits cosmétiques comportent de nombreux ingrédients au sein d’une formulation complexe comme le montre le schéma ci-dessous.

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On y trouve des additifs qui ne sont pas toujours anodins pour la santé, en particulier les conservateurs.

Depuis quelques années, une prise de conscience du public pousse les fabricants à réduire ou à éliminer ces espèces chimiques décriées : parabène (conservateurs chimiques), cinnamate (parfum), de nombreux perturbateurs endocriniens (siloxane, benzophénone, triclosan, BHT), des allergènes, etc.

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Le solvant, composé majoritaire, est souvent de l’eau, et parfois un solvant organique.

Un produit labellisé « bio » devrait comporter moins de conservateurs mais n’est pas forcément meilleur qu’un produit cosmétique conventionnel comportant des ingrédients de qualité. Il est donc important de savoir décrypter la composition d’une crème avant de l’utiliser.

C) Les douze principes de la chimie verte

De nombreuses espèces chimiques présentes dans les cosmétiques sont obtenues par synthèse organique. Depuis 40 ans, la chimie a évolué vertueusement vers la chimie verte grâce à une recherche importante. Elle comporte 12 principes : certains sont liés à la prévention, d’autres à la sûreté. Globalement, ils portent une attention marquée à l’environnement, aux utilisateurs et aux personnels de fabrication de ces produits.

1. Prévention : il vaut mieux éviter de produire des déchets que d’avoir ensuite à les traiter ou s’en débarrasser.

2. Économie d’atomes : mise en œuvre de méthodes de synthèse qui incorporent dans le produit final tous les matériaux entrant dans le processus.

3. Conception de méthodes de synthèse moins dangereuses : dans la mesure du possible, les méthodes de synthèse doivent utiliser et produire des substances peu ou pas toxiques pour l’homme et l’environnement.

4. Conception de produits chimiques plus sûrs : mise au point de produits chimiques atteignant les propriétés recherchées tout en étant le moins toxiques possible.

5. Solvants et auxiliaires moins polluants : renoncer à utiliser des auxiliaires de synthèse (solvants, agents de séparation, etc.) ou choisir des auxiliaires inoffensifs lorsqu’ils sont nécessaires.

6. Recherche du rendement énergétique : la dépense énergétique nécessaire aux réactions chimiques doit être examinée sous l’angle de son incidence sur l’environnement et l’économie, et être réduite au minimum. Dans la mesure du possible, les opérations de synthèse doivent s’effectuer dans les conditions de température et de pression ambiantes.

7. Utilisation de ressources renouvelables : privilégier une ressource naturelle ou une matière première renouvelable plutôt que des produits fossiles, dans la mesure où la technique et l’économie le permettent.

8. Réduction du nombre de dérivés : éviter, si possible, la multiplication inutile des dérivés en minimisant l’utilisation de radicaux bloquants, car ils demandent un surplus d’agents réactifs et peuvent produire des déchets.

9. Catalyse : l’utilisation d’agents catalytiques (substance chimique orientant la réaction vers le produit désiré et sa vitesse) est préférable à celle de procédés stœchiométriques (utilisation en excès du réactif le moins coûteux).

10. Conception de produits en vue de leur dégradation : les produits chimiques doivent être conçus de telle sorte qu’en fin d’utilisation, ils se décomposent en déchets inoffensifs biodégradables.

11. Observation en temps réel en vue de prévenir la pollution : les méthodes d’observation doivent être perfectionnées afin de permettre la surveillance et le contrôle en temps réel des opérations en cours et leur suivi avant toute formation de substances dangereuses.

12. Une chimie fondamentalement plus fiable : les substances et leur état physique entrant dans un processus chimique doivent être choisis de façon à prévenir les accidents tels qu’émanations dangereuses, explosions et incendies.

L’emploi de substances d’origine naturelle est recommandé. Ceci favorise aussi le développement de la phytochimie, qui permet d’isoler et d’identifier les principes actifs de nombreuses plantes à activité biologique importante.

Les crèmes pour la protection solaire

A) Les ultraviolets

Les ultraviolets (UV) font partie des ondes électromagnétiques : selon leur longueur d’onde, ils peuvent être classés en UVA, UVB ou UVC. Les UV sont issus du soleil et traversent l’atmosphère (sauf les UVC, totalement filtrés) même lorsque le ciel est nuageux. Le rayonnement infrarouge provoque la sensation de chaleur.

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Les UVA pénètrent plus profondément dans le derme et sont principalement responsables des taches pigmentaires, du vieillissement de la peau et des rides. Ils correspondent à une longueur d’onde de 400 à 315 nm. Ils peuvent également favoriser l’apparition de cancers cutanés.

Les UVB pénètrent moins profondément et sont responsables des coups de soleil, des brûlures, des cloques et de la majorité des cancers de la peau. Ils correspondent à une longueur d’onde de 315 à 280 nm.

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Remarques 

Il peut se passer près de 20 ans entre le moment où apparaît un coup de soleil et celui où un cancer de la peau va se manifester. Il est donc essentiel de limiter l’exposition au soleil directement (ou indirectement, lors de réverbération) et de s’en protéger.

Selon notre peau, nous n’avons pas les mêmes effets pour une même exposition : les peaux foncées protègent beaucoup plus que les peaux claires.

B) L’indice de protection solaire et la composition de la crème solaire

Une crème solaire ou une substance de protection solaire est un produit cosmétique destiné à être appliqué sur la peau pour la protéger du rayonnement ultraviolet (UV) en absorbant et/ou réfléchissant ce rayonnement.

On attribue à chaque crème un indice de protection solaire (IPS) ou facteur de protection solaire (FPS) ; on calcule le rapport existant entre le temps nécessaire pour générer une rougeur d’une peau sans crème solaire et en étalant 2 mg par cm2 de peau de dos de volontaire. Un indice 50 constitue une forte protection solaire.

Remarques

Il faut étaler environ 30 g de crème solaire sur le corps entier pour obtenir cette protection et renouveler cela toutes les deux heures.

Il vaut mieux éviter de s’exposer entre 12 h et 16 h, période de la journée au cours de laquelle le rayonnement solaire est le plus intense.

Les espèces chimiques assurant la protection solaire sont de deux types :

les filtres minéraux, constitués d’oxyde de titane ou de zinc, qui absorbent la lumière et la diffusent ;

les filtres organiques, constitués de molécules organiques, qui absorbent le rayonnement UV avec une longueur d’onde d’absorption maximale, permettant de les catégoriser en filtre UVA, UVB ou à champ large (UVA et UVB).

Tous les produits solaires contiennent des filtres organiques, des filtres minéraux ou les deux.

Une crème solaire a aussi une action :

antioxydante grâce à des molécules réductrices anti-radicaux libres : vitamine E ou C (mais aussi d’autres molécules organiques) évitant l’oxydation de cellules de la peau et donc leur vieillissement ;

hydratante : elle constitue une émulsion qui redonne de la souplesse à la peau en apportant des corps gras à la barrière lipidique des cellules et en la réhydratant. Il faut aussi penser à beaucoup boire dehors.