L’UE, vecteur de réduction des inégalités territoriales

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L’Union européenne a été instituée en 1992 par le traité de Maastricht. L’un des buts de cette organisation régionale est, dans le cadre de la politique de cohésion, la réduction des inégalités territoriales. Les objectifs n’ont été que partiellement atteints.

I) Un rattrapage du Sud de l’Europe

1) Un rattrapage constaté

À l’exception de l’Italie, les pays d’Europe du Sud ont rejoint plus tardivement la construction européenne : 1981 pour la Grèce, 1986 pour l’Espagne et le Portugal. Ces trois pays, récemment libérés de la dictature, affichaient alors un retard de développement relativement important par rapport aux pays d’Europe du Nord.

L’entrée dans la CEE de ces pays les a obligés à ouvrir leur économie, à moderniser leur industrie et à améliorer leurs infrastructures. Ces nations ont également profité de la politique de cohésion . Entre 1986 et 2006, l’Espagne a été le premier bénéficiaire des fonds de redistribution.

2) Les limites de ce rattrapage

Pourtant, ces pays restent fragiles. Ils ont été parti­culièrement touchés par la crise économique mondiale de 2008 qui a révélé leur endettement important (celui de la Grèce a littéralement explosé à partir de 2009).

Chiffres clés

La dette publique de la Grèce s’élevait à 158 % de son PIB en 2011, et à 180 % en 2018.

Si l’économie du Portugal se porte aujourd’hui mieux, après de sévères mesures d’économie, l’Espagne reste en difficulté, au même titre que l’Italie.

L’intégration de nombreux pays de l’Europe de l’Est, à partir des années 2000, a réorienté l’allocation des fonds de cohésion au profit de ces derniers.

II) Le maintien de disparités interrégionales

1) La fracture Est-Ouest dans l’UE

La partie orientale de l’Europe voit ses revenus progresser relativement vite mais cela n’a pas encore permis de rattraper le niveau de vie de l’Ouest.

Chiffres clés

En 2019, le revenu moyen était de 19 500 € dans les pays de l’Est de l’UE, contre 38 500 € dans ceux de l’Ouest. En 2018, l’IDH de la Roumanie était de 0,811, contre 0,910 pour les Pays-Bas.

Le passé communiste de ces pays et la transition difficile vers l’économie de marché dans les années 1990 pèsent encore lourdement sur leur croissance et leur développement. Néanmoins, les pays de l’Est, qui ont intégré l’UE, réussissent bien mieux que ceux qui n’en font pas partie.

2) Des disparités à une échelle plus fine

Les inégalités intra-étatiques restent importantes au sein des pays de l’UE. En France, la région Île-de-France représente toujours 30 % du PIB du pays alors que la Corse ne représente que 0,5 % de celui-ci.

Ces inégalités sont encore plus fortes à l’Est de l’Europe. L’Ouest de cet espace est plus industrialisé que l’Est, plus rural.

L’UE comprend également des RUP (Régions ultrapériphériques) telles que les DROM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte) et les COM français (par exemple la Polynésie française). Ces territoires accusent un retard de développement par rapport aux différentes métropoles, mais bénéficient de fonds européens.

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Les Caraïbes : entre intégration régionale et ouverture mondiale

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Les Antilles françaises appartiennent à l’ensemble régional caribéen. À ce titre, elles sont associées à l’AEC (Association des États de la Caraïbe), organisation fondée en 1994 pour promouvoir la coopération entre ses 25 États membres mais aussi à réduire les risques de catastrophe ou favoriser le tourisme durable.

D’autres organisations sous-régionales existent comme la CARICOM, ou communauté caribéenne, fondée en 1973. Cet espace tente de s’ouvrir au reste du monde en profitant de certains atouts, comme le tourisme.