L’environnement aux États-Unis : le rôle des États fédérés

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À côté de l’État fédéral, certains États fédérés se sont montrés sensibles aux questions environnementales, n’hésitant pas, parfois dès le XIXe siècle, à prendre des initiatives en ce sens.

I) L’action des États fédérés

1)  Les États fédérés, relais de l’action fédérale

Dès le XIXe siècle, la préservation de l’environnement relève souvent de l’action conjointe de l’État fédéral et des États fédérés. Créé par une loi fédérale, le parc de Yosemite doit beaucoup à des initiatives locales, et à celle de John Muir.

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John Muir (1839-1914) est un naturaliste américain d’origine écossaise. Explorateur et écrivain, il est un des premiers défenseurs de la nature. Il joue un rôle essentiel dans l’éveil de la sensibilité environnementale aux États-Unis.

La loi Littoral de 1972 a pour objet de protéger les littoraux. Son application dépend des États, la Californie étant un des plus impliqués.

2)  Les États fédérés : des acteurs autonomes

Certaines des grandes réalisations environnementales de ces dernières années relèvent de la seule initiative des États. Ainsi, le Rhode Island lance, dans les années 1980, un ambitieux programme de restauration des zones naturelles très dégradées et développe un réseau de sentiers côtiers.

L’action des États peut également être relayée par les villes. C’est à l’initiative de la ville de New York que Frederick Law Olmsted réalise Central Park en 1858.

II) Protéger ou exploiter la nature ?

1)  Le primat du développement économique

Confrontés à l’alternative entre protection et exploitation, les États, comme l’État fédéral, privilégient souvent la logique économique.

Le Dakota du Nord possède une des principales réserves d’huile de schiste. Même si la fracturation hydraulique utilisée pour exploiter ces gisements pollue les nappes phréatiques et les champs, l’État a favorisé la multiplication des forages.

2)  Des priorités parfois contraires à l’environnement

Touchés par la pollution, fermiers et Amérindiens s’opposent aux gaz et pétroles de schiste. Pour l’heure, leurs démarches auprès des autorités n’ont suscité qu’une indifférence teintée d’hostilité.

III) Une capacité d’action réelle mais limitée

1)  Des États soumis à des injonctions contradictoires : l’exemple du Montana

Le Montana, surnommé The Big Sky State, est célèbre pour ses paysages grandioses. L’État, un des plus pauvres des États-Unis, voit arriver chaque ­année des populations à hauts revenus à la recherche de « ­nature ». Les autorités locales encouragent le mouvement.

Info

Hollywood, et notamment le film de Robert Redford Et au milieu coule une rivière (1992), a contribué à mettre à la mode les paysages du Montana, en particulier la Bitterroot Valley et le parc des Glaciers, situés dans l’ouest de l’État.

Les villas construites au bord de cours d’eau ou de lacs contribuent pourtant à transformer les paysages naturels, et l’augmentation du coût du foncier marginalise les populations locales.

2)  Les nombreuses limites de l’action environnementale des États

Ancien État minier, le Montana a des sols très pollués, notamment par le mercure. Selon le principe du « pollueur-payeur », les entreprises responsables devraient supporter le coût de la dépollution mais échappent souvent aux poursuites en se déclarant en faillite.

Plusieurs États, dont la Californie, ont décidé d’appliquer l’accord de Paris, malgré la décision de Donald Trump , mais il n’est pas sûr qu’ils y parviennent.