En quoi les études sont-elles un investissement en capital humain ?

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Si l’on considère les individus d’une société comme des « ressources productives », leur capacité à participer à la production peut être considérée comme un capital humain, et la poursuite d’études comme un investissement. Différents agents économiques ont alors intérêt à la financer.

I Augmenter le capital humain de l’individu

1  Pourquoi le développer ?

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Mot clé

Le capital humain est le stock de ressources productives incorporées aux individus, constitué des savoirs acquis par l’éducation ou l’expérience, de leur santé et de leur connaissance du système économique.

Selon Theodore Schultz (1961), les individus développent leur capital humain afin d’augmenter leur revenu. En effet, le niveau de revenu s’élève en moyenne avec le niveau de diplôme .

En outre, le capital humain améliorerait les interactions sociales : les connaissances d’un individu peuvent en effet lui permettre de mieux anticiper les besoins, envies et attentes de son entourage et ainsi faciliter son intégration à des activités professionnelles, associatives, amicales, etc. D’autant plus s’il a une santé suffisante pour se livrer à ces pratiques.

Au total, en augmentant son capital humain, un individu augmente ses capabilités, c’est-à-dire la possibilité de choisir ses objectifs et de les atteindre.

2  Comment le développer ?

Adam Smith évoquait le fait que développer ce capital humain avait un coût pour l’individu. Il s’agit non seulement des dépenses réalisées pour se former ou améliorer sa santé, mais également des revenus dont les individus se privent en poursuivant leurs études, nommés « coûts d’opportunité ».

Repère
Mot clé

La qualification désigne la capacité à exercer un métier déterminé ; elle est mesurée par le niveau de diplôme et l’expérience professionnelle.

Pour augmenter sa qualification, un individu peut recourir à la formation initiale à l’école puis dans l’enseignement supérieur ; et à la formation continue qui s’adresse aux actifs en emploi ou au chômage. L’importance de celle-ci s’accroît avec l’allongement de l’espérance de vie et l’évolution des métiers.

II Augmenter le capital humain de l’économie

1  Pourquoi le développer ?

L’augmentation du niveau moyen de capital humain d’une économie favorise sa croissance économique. En effet, une population plus instruite peut exercer des emplois plus complexes et innover. La productivité qui en résulte est source de revenus supplémentaires destinés à l’éducation.

La hausse du capital humain entraîne également des externalités positives, c’est-à-dire des effets qui améliorent le bien-être d’individus qui n’ont pas eu à payer pour cela : les enfants de parents qualifiés sont avantagés dans l’accumulation de capital humain. Selon certaines enquêtes, un niveau élevé de capital humain dans une économie favorise l’engagement civique et social et réduit la criminalité.

2  Comment le développer ?

Les politiques éducatives, en allongeant la durée de scolarité obligatoire et en favorisant l’élévation des qualifications, joue un rôle important.

Mais d’autres politiques peuvent y contribuer. La politique familiale, en augmentant le nombre de places en crèche et les allocations familiales, aide les parents et stimule la natalité. La politique sociale met en œuvre des prestations visant à réduire les inégalités, afin de maintenir la cohésion sociale. La politique de santé contribue à la bonne santé des travailleurs.

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La dépense intérieure d’éducation en France

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Source : Éducation nationale, 2018.

La dépense intérieure d’éducation (DIE) mesure l’effort consenti par la nation pour le fonctionnement et le développement du système éducatif. Elle représentait 154,6 milliards d’euros en France en 2017.

83,7 % de la dépense intérieure d’éducation provient des administrations publiques, 7,7 % des ménages et 8,5 % des entreprises.