Aux sources des chaînes de valeur mondiales (CVM)

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Les échanges concernent davantage des biens intermédiaires que des produits finis. En effet, les firmes multinationales recourent de façon croissante à la décomposition internationale de leur processus productif (DIPP), c’est-à-dire à la répartition des étapes de leur production dans plusieurs pays.

I) Les facteurs techniques et politiques

1 ) L’évolution des technologies et le libre-échange

La baisse des coûts de transport a facilité la dispersion géographique de la production.

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont facilité la synchronisation d’unités de production dispersées.

L’évolution des techniques de production a permis la décomposition et la standardisation des étapes de la production, qui peuvent alors être confiées à des unités de production différentes, situées dans différents pays.

Pour que des composants puissent être transportés puis assemblés pour former un produit fini, les pays doivent pratiquer le libre-échange. Le GATT à partir de 1947 puis l’OMC à partir de 1995, ou encore la constitution de grands marchés régionaux dans les années 1990 (Union européenne, ­Mercosur, Alena, etc.) ont favorisé cette ouverture.

2)  Le rôle des firmes multinationales (FMN)

Les différentes phases de production d’un produit étant segmentables, les entreprises cherchent à installer leurs unités de production dans différents pays, selon leur attractivité.

Les firmes multinationales recourent également de plus en plus à l’externalisation : elles ­renoncent alors au contrôle d’une étape de la production au profit de multiples partenaires extérieurs (clients, fournisseurs, etc.) pour se concentrer ­ainsi sur le cœur de leur activité.

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Une firme multinationale, ou transnationale, est une firme qui possède ou contrôle des unités de production dans plusieurs pays.

Cette CVM peut s’inscrire également dans des ­logiques de glocalisation, consistant à concilier concentration de la production afin de réaliser des économies d’échelle, et adaptation du produit final aux demandes locales. Les sandwichs de l’entreprise McDonald’s, par exemple, s’adaptent aux habitudes alimentaires locales des pays où ils sont vendus.

II) Les modalités de transnationalisation des entreprises

1)  Les investissements directs à l’étranger

Les firmes se transnationalisent en opérant des investissements directs à l’étranger (IDE).

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Les investissements directs à l’étranger consistent pour une entreprise située dans un pays à prendre le contrôle d’au moins 10 % du capital social d’une entreprise située dans un autre pays.

On distingue les investissements qui résident dans le fait de créer de toutes pièces une unité de production dans un pays étranger, de ceux qui consistent à acquérir une unité déjà existante.

2 ) Les délocalisations

Lorsque la firme ferme des unités de production dans un pays pour ouvrir des unités de substitution dans d’autres pays, on parle de délocalisation au sens strict. Selon l’Insee, ce phénomène concerne 5 % des sociétés françaises non financières, principalement pour des raisons de coûts et d’accès à des marchés étrangers.

Au sens large, on parle de délocalisation lorsqu’une entreprise procède à un IDE. On considère en effet que même si elle ne ferme pas une unité de production, elle prive un pays d’un apport de capitaux au profit d’un autre.

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Les étapes de la CVM de l’iPhone

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Source : Grimes & Sun, China’s evolving role in Apples GVC, Area Development & Policy, 2016.

 La répartition des étapes de la CVM prend la forme de la «courbe du sourire ».

 Les pays les plus avancés (États-Unis, Japon et Corée du Sud) se partagent la réalisation des segments qui produisent la plus forte valeur ajoutée : la R&D, le design et la commercialisation.

 Les segments qui produisent le moins de valeur ajoutée sont laissés aux pays moins avancés (Taïwan), même s’ils peuvent parfois être pris en charge par des unités de production des pays avancés (États-Unis).