Argumenter

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I) Les points clés

Argumenter, c'est défendre une idée, on dit aussi une thèse. On distingue deux façons de procéder : convaincre et persuader.

1) Convaincre

Convaincre, c'est apporter des arguments logiques dans un discours organisé. On fait alors appel au raisonnement du destinataire (auditeur ou lecteur).

Voici différentes étapes d'une argumentation logique, illustrées par des exemples tirés du chapitre « Esclavage » dans Mes pensées, de Montesquieu, 1899 (posthume).

1. Commencer par exposer la thèse à défendre. Exemple : L'esclavage est contre le droit naturel.

2. Organiser les arguments à l'aide de connecteurs :

  • Par ordre d'importance : tout d'abord, puis, enfin ou premièrement, deuxièmement...
  • Pour mettre en évidence la logique des arguments, utiliser des connecteurs exprimant la cause, la conséquence, l'opposition, la concession : car, parce que, donc, mais, quoique.

Exemple : Il n'y a que deux sortes de dépendances qui ne lui soient pas contraires : celle des enfants envers leur père ; celle des citoyens envers les magistrats : car […] il faut bien que la puissance des magistrats, qui est opposée à l'anarchie, y soit conforme.

3. Proposer des exemples pour illustrer et appuyer la thèse. Exemple : Les Romains admettaient trois manières d'établir la servitude, toutes aussi injustes.

4. Terminer par une phrase de conclusion. Exemple : Pour conclure... En conclusion...

2) Persuader

Persuader, c'est agir sur la sensibilité ou l'imagination du destinataire pour obtenir son adhésion à l'aide de divers procédés :

  • L'adresse direct au destinataire (apostrophe, recours à la 2e personne)
  • Un lexique exagéré, des hyperboles
  • Des images pour frapper l'imagination (comparaison, métaphores, etc.)

II) Déceler l'ironie dans un texte

L’ironie consiste à dire le contraire de ce qu'on pense pour choquer et amener le destinataire du discours à prendre conscience de l'absurdité des propos tenus.

Exemple : Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : on ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout bonne, dans un corps tout noir.

Bien entendu, Montesquieu ne défend pas l'esclavage des Noirs et ne pense pas un mot de l'argument énoncé. Il emploie l'ironie pour amener le lecteur à réagir et à comprendre l'absurdité de telles opinions. Prendre le texte au premier degré serait un grave contresens !